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Après le dernier sifflet : comment Nadine Crowley continue de laisser sa marque sur le Basketball

CBOC

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2/2/2022

Nadine Crowley a mis un pied dans toutes les salles du monde, pourtant elle se rappelle encore du Jarvis Collegiate Institute à Toronto, les gradins remplis de monde.

Crowley, qui est maintenant une arbitre de Basketball FIBA à la retraite, a regardé des matchs arbitrés par son père Stanley Crowley quand elle était petite.

Stanley a arbitré en basketball et en football dans de nombreuses villes de la province, mais Nadine se souvient surtout des matchs de Jarvis Collegiate à cause de l’atmosphère.

« La salle était pleine de monde, avec beaucoup de personnes noires, » a dit Crowley. « J’étais de Clarkson à Mississauga et à l’époque, je crois qu’il y avait quatre familles à Clarkson, donc j’avais hâte d’aller à Jarvis. Je me disais, ‘ C’est la meilleure chose qui soit. ’ »

Crowley a dit que quand les matchs commençaient, Stanley restait concentré. La foule soutenait son équipe et les entraîneurs criaient. Mais après le coup de sifflet final, Crowley se souvient de la façon dont les gens parlaient de son père, un testament de son professionnalisme.

L’histoire se répète pour Nadine qui a déjà eu un gros impact sur le basket, elle qui continue à aider le sport qu’elle aime.

 « Nous avons besoin de gens à qui d’autres personnes peuvent s’identifier facilement, » a dit celle qui a remporté le prix sportif d’Ottawa en 2018 récompensant l’ensemble de sa carrière. « Il y a des mères qui sont venues me voir et qui m’ont dit, ‘ Vous savez, vous avez vraiment inspiré ma fille et elle veut faire quelque chose comme ça. Comment est-ce qu’elle doit s’y prendre ? ’ »

Crowley a commencé à arbitrer il y a 30 ans, même si elle n’a pas commencé en souhaitant devenir arbitre. La native de Mississauga a joué au basket au niveau universitaire à McMaster et à Lakehead University tout en faisant un diplôme universitaire en travail social puis un Masters en counseling.

Après avoir obtenu son diplôme, Crowley explique que l’arbitrage l’a aidé à rester impliqué en basketball.

« Quand j’étais jeune, c’était l’environnement que j’aimais, » a dit Crowley. « J’adorais la sensation de faire partie d’un événement sportif, et arbitrer était une bonne façon de faire ça. »

Malgré la nature individuelle du rôle d’arbitre, Crowley faisait partie d’un réseau de femmes qui montaient les échelons en tant qu’arbitres en Ontario. Le groupe a grandi ensemble et tout le monde s’est soutenu pendant chaque phase de développement de leur carrière.

« C’était vraiment super de pouvoir contribuer au développement de ce sport, » a-t-elle dit. « Et pouvoir progresser en tant qu’arbitre, entourée de mon groupe de soutien, pour moi c’est un des faits saillants de ma carrière. »

Crowley a obtenu sa licence d’officiel FIBA en 1999, devenant ainsi l’une des premières femmes noires à atteindre ce niveau. Elle a passé des années à voyager autour du monde, et a arbitré des matchs dans trois championnats du Monde FIBA, en plus des Jeux d’Asie, des Jeux FISU et de plusieurs finales CIS et CCAA. La Canadienne est très fière de son statut d’arbitre, et sait qu’elle représente plus qu’elle-même.

Ce parcours a permis à Crowley un temps d’introspection, tout en continuant à progresser. Cela lui a aussi permis d’exceller dans son rôle d’employée en travail social dans une clinique. Crowley a son cabinet privé à Ottawa depuis près de 20 ans et elle se spécialise dans le soutien des familles grâce au processus de médiation. Pendant ses études sur la médiation, elle a également appris beaucoup sur l’arbitrage, expliquant les nombreux parallèles entre ses deux occupations.

« Il y a beaucoup de médiations dans l’arbitrage. Il faut gérer les deux côtés pour faire en sorte que tout soit juste et équitable, » a dit Crowley. « Je trouve ça similaire à la façon dont je traite les gens, et c’est la partie que j’adore. Je sais que les joueurs peuvent crier et sauter, mais je sais faire preuve d’empathie en ce qui concerne leurs émotions. Je sais que ce n’est pas contre moi personnellement. C’est seulement la nature compétitive du sport. »

La détermination de Crowley sur la scène internationale l’a mené vers une carrière prestigieuse. Après avoir arrêté l’arbitrage en 2011, elle est restée impliquée dans le basket en devenant une Instructrice d’Arbitre FIBA. Crowley a obtenu sa certification niveau 2, devenant la première femme noire à atteindre ce niveau. Dans son rôle, elle enseigne, elle forme et elle évalue les arbitres FIBA actuels pour assurer l’intégrité du jeu.

« J’ai tellement appris sur l’arbitrage en étant une instructrice d’arbitres parce que c’est une différente manière de voir le jeu, » a dit Crowley. « Pour moi, c’est super parce que ce travail fait appel à toutes mes compétences – l’interaction avec les gens, le transfert de connaissances et l’apprentissage constant. »

Il y a seulement 11 instructeurs d’arbitres FIBA au niveau international, et seulement deux femmes – Crowley et la Française Chantal Julien. La Canadienne faisait partie des deux instructrices d’arbitres FIBA sélectionnés pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020.

Faisant partie d’une des seules arbitres femmes noires internationales, Crowley est aussi un modèle pour toutes les jeunes femmes qui aspirent à devenir arbitre. Même si devenir arbitre est peut-être quelque chose de difficile à vivre pour certains, Crowley s’engage à mentorer et à soutenir les jeunes officiels tout au long de leur parcours.

« Nous avons besoin de plus de représentations et nous avons besoin de plus de femmes, » a dit Crowley. « Alors que notre groupe de femmes s’agrandit, le niveau de jeu aussi, surtout du côté des femmes. »

« Il y a cette vieille expression qui dit qu’on ne peut pas devenir ce qu’on ne voit pas, » a-t-elle dit. « Il est de notre devoir, en tant qu’anciennes joueuses ou joueuses, de pouvoir porter la génération à suivre et c’est ce qu’on fait en restant impliqués, en étant engagés et en créant ces connexions. »

C’est une des raisons pour laquelle Crowley est maintenant dédiée au développement des arbitres. En plus de son rôle en tant qu’instructrice d’arbitre FIBA, elle est présidente du comité d’éducation et de développement de la commission des officiels du basketball canadien (CABC), une organisation dont la mission principale est d’encourager un arbitrage responsable et constant au Canada. Elle a également créé le programme de mentorat des arbitres pour le club des garçons et des filles d’Ottawa en 2012.

Ces 30 dernières années, Crowley a travaillé dans six continents, a tissé des liens d’amitié qui durent depuis des années, et a transmis ses connaissances à la prochaine génération d’arbitres.

« Avoir pu évoluer au fil des années et avoir atteint ces différents niveaux de développement en basketball, je pense que c’est super et aussi de pouvoir aider les jeunes arbitres autour du monde, » a dit l’Officiel FIBA à la retraite. « Le basket m’a tellement donné, c’est incroyable, et j’en suis très reconnaissante. »

Même si Crowley est reconnaissante envers ce sport, c’est le basketball qui doit être reconnaissant, puisque son tutorat a sans aucun doute amélioré ce sport pour les années à venir.