Merissah Russell passe une très bonne année.
Après une deuxième saison universitaire où Russell et les Cardinals de Louisville se sont qualifiés pour le Final Four, la joueuse de 22 ans originaire d’Ottawa en Ontario n’arrive pas à croire qu’elle aura la chance de représenter le Canada au GLOBL JAM de cette année à Toronto.
Partageant son temps entre Ottawa et Louisville, où elle s’entraîne dur, même au tout début de la saison morte, le tournoi GLOBL JAM FIVES à venir lui a donné l’opportunité de repenser à son propre parcours en basketball.
« J’ai joué dans l’équipe de l’école primaire et je m’amusais beaucoup, » a dit Russell. « J’interceptais le ballon. Je ne marquais jamais parce que j’allais tellement vite et je n’avais pas d’habiletés, je partais en contre-attaque toute seule en layup mais je ne les marquais pas. Je n’en rentrais pas un mais je prenais beaucoup de plaisir. »
Russell rit quand elle repense à ces layups manqués quand elle était petite, et quand elle explique qu’elle s’imaginait être LeBron James quand elle tirait dans l’allée de sa maison. Même si Russell n’a que 21 ans, elle a déjà constaté combien le basketball était plus diffusé au Canada, et que la WNBA et le basketball féminin avaient gagné en visibilité.
« La couverture du basketball féminin, en particulier le basketball universitaire, le basketball universitaire féminin, est plus grande, » a-t-elle dit. « C’est juste incroyable. Quand j’étais petite je regardais LeBron James et aujourd’hui, les jeunes filles à cet âge regardent la WNBA et le basketball universitaire féminin. Leurs modèles, ce sont des femmes. Je pense que cela est très important et très inspirant quand on pense au progrès qu’on a fait sans ces modèles. Imaginez les progrès qu’on fera grâce à ces modèles. Donc c’est vraiment quelque chose dont je suis fière de faire partie et j’ai hâte de voir la façon dont le basketball féminin va grandir ainsi que l’évolution de la couverture médiatique. »
L'expérience du Final Four de cette année avec Louisville a été incroyable pour Russell, qui rappelle que certains entraîneurs passent 30 ans à entraîner en NCAA sans jamais aller jusqu’au Final Four.
« C’était une des équipes avec qui j’ai eu le plus de plaisir à jouer, » a-t-elle dit. « Rien que le fait de participer au final four du basketball universitaire. C’est incroyable quand on y est, surtout quand on prend un peu de recul en pensant au fait que nous avons fait partie des 4 meilleures équipes du pays et que le tournoi a commencé avec 64, 68 équipes. C’était une expérience incroyable. »
Un des moments préférés de Russell est de porter le chandail du Canada et de jouer avec l’équipe nationale.
« Le Canada est génial, » a-t-elle dit. « Rien que le fait de pouvoir porter le chandail rouge et blanc avec le mot Canada est toujours une expérience géniale. Je veux dire, mes parents sont des immigrants de la Jamaïque, ma sœur est dans l’armée canadienne. Elle est allée au Canadian Royal Military College. Donc pouvoir représenter le pays en jouant au basketball et le fait qu’elle le représente en faisant partie de l’armée alors que nos deux parents ont immigré ici, c’est vraiment une expérience incroyable. Pouvoir le faire grâce à un sport, et quand on y repense, tout ce que nous faisons c’est mettre un petit ballon dans un panier et quand je repense à toutes ces expériences, à tous les pays que j’ai visités, représenter le Canada en pratiquant un sport est quelque chose de génial. Je dois à Canada Basketball beaucoup de mon développement et de mes expériences et je ne pourrai pas. Je ne pourrai pas remplacer ça par autre chose. »
Russell a atteint certains de ses objectifs de joueuse de basket mais devenir Olympienne avec l’équipe nationale senior féminine est son objectif principal. Russell a joué pour la dernière fois avec l’équipe senior lors du tournoi de qualification à la Coupe du Monde féminine de Basketball FIBA cette année à Osaka au Japon où le Canada a remporté un de ses deux matchs.
« Avoir l’occasion de voyager en jouant au basket est génial, mais je pense que ma destination préférée était l’Australie pour les Jeux du Commonwealth en 2018, » a-t-elle dit. « C’était mon premier événement multisport et c’était un peu comme les Olympiques. Nous avions le village et tout ça et c’était une grosse opportunité pour moi, de pouvoir vivre cette expérience. »
Même si voyager est une des choses que le basketball lui a apportées et qu’elle préfère, cela fait maintenant trois longues années qu’elle n’a pas joué au Canada.
Être si proche d’Ottawa pour le GLOBL JAM inaugural est extra spécial pour Russell parce que ce sera une des premières fois que ses parents l’ont vu jouer un match entier depuis qu’elle a quitté le Canada après le secondaire pour jouer au basketball.
Cet événement verra s’affronter les meilleurs jeunes talents du monde entier pendant une semaine, à partir du 5 juillet à Toronto. Les pass pour une séance (2 matchs) sont maintenant en vente sur Ticketmaster.
Après avoir été à tous ses matchs de secondaires sans jamais manquer une opportunité de la voir jouer, les choses ont changé quand Russell est partie étudier aux États-Unis. À cause de la pandémie, sa famille n’a pas pu la voir jouer à Louiville. Ce tournoi sera une opportunité pour sa famille et ses amis de la soutenir en direct et en personne.
Russell a joué pour la dernière fois au Canada quand elle a été nommée joueuse la plus utile du tout premier match féminin All Canadian de BioSteel en 2019, grâce à ses 30 points, 10 rebonds et trois vols. Bien que son jeu n’a eu de cesse de grandir et de s’améliorer depuis, il en va de même pour son appréciation de la base solide de fondamentaux qui s’est bâtie pendant ces années à jouer au Canada.
Elle rit quand elle se souvient de ces layups manqués quand elle a commencé à jouer au basket, mais Russell n’oublie pas de remercier son entraîneure Fabienne Blizzard qui a travaillé avec les équipes cadettes d’Équipe Canada et qui entraîne actuellement l’Académie Capital Courts, qu’elle a créée. Russell a rencontré Blizzard pour la première fois quand elle et sa sœur étaient en train de courir sur un terrain de football après un match de « touch football ».
« À la fin de la rencontre, cette femme s’approche de moi et me demande, ‘Est-ce que tu joues au basket ?’ Et évidemment je réponds, ‘Oui, je joue au basket,’ sans savoir qui elle était et que c’était Fabienne Blizzard. Elle m’a vraiment aidé dans ma carrière. C’est elle qui a compris que je pourrai jouer pour le Canada alors que je ne savais pas encore jouer. C’est elle qui a corrigé mon tir. Elle m’a enseigné tout ce que je sais, elle m’a fait découvrir tout ce que je devais savoir, et elle m’a aidé à devenir qui je suis, la joueuse de basket que je suis. On peut dire que je lui dois toute ma carrière ainsi que toutes les expériences que j’ai vécues. Je ne peux pas parler de mon parcours sans parler d’elle. »
À chaque fois que Russell revient pour rendre visite à ses parents, elle aime raconter son parcours à des jeunes joueurs et joueuses, ainsi que répondre à toutes les questions qu’ils pourraient lui poser sur son propre parcours. Aider est quelque chose de naturel pour Russell. Pouvoir être une inspiration simplement en pratiquant le sport qu’elle aime est une chance qu’elle ne prend pas à la légère.
Quand elle rentrera sur le terrain en juillet à Toronto, elle sait qu’il y aura beaucoup de jeunes filles et de jeunes garçons qui la regarderont et elle est heureuse de savoir qu’ils auront la chance de regarder les matchs en direct et en personne.
« Rien que le fait de pouvoir montrer notre talent, le talent qu’il y a ici au Canada, ça va être génial, » a dit Russell. « Certaines personnes ne le comprendront jamais mais c’est un concept assez fou parce qu’on part toujours pour jouer. On s’entraîne toujours au Canada et puis on quitte pour participer à des compétitions et à des tournois. C’est super d’avoir une compétition à domicile pour que les gens apprennent à nous connaître et pour voir les gens qui nous ont vu quand on était plus jeunes.
« La boucle est bouclée si vous voyez ce que je veux dire » a continué Russell. « J’ai hâte de débuter ce tournoi. Je sais que je vais prendre beaucoup de plaisir et que ce sera une expérience incroyable. Je pense que c’est super pour les Canadiens, pour les petites filles qui veulent aller voir un match et s’interroger sur ce qu’elles veulent faire. »
Organisé à Toronto du 5 au 10 juillet, GLOBL JAM mettra en lumière les étoiles montantes du sport et des équipes internationales masculines et féminines participeront à un tournoi des moins de 23 ans en direct du Mattamy Athletic Centre et diffusé au niveau national sur Sportsnet. Pour plus d’informations sur les billets ou sur le programme, ou bien pour en savoir plus sur les opportunités de bénévolat, visitez globljam.ca.