En moins d’un mois, Natalie Achonwa va battre un nouveau record dans sa carrière illustre de basketteuse. La capitaine de 31 ans avec l’équipe nationale senior féminine deviendra la première basketteuse canadienne à représenter son pays dans quatre Jeux olympiques de suite.

Achonwa a déjà représenté le Canada à Londres (2012), Rio (2016) et Tokyo (2020). Elle est reconnaissante alors qu’elle se prépare à ajouter Paris 2024 à son CV olympique.

« J’essaie d’être où sont mes pieds, » a déclaré Achonwa. « Ces quatre dernières années, depuis les Jeux olympiques de Tokyo, toute ma mentalité est de me concentrer sur le travail. C’est un honneur incroyable de mettre de nouveau un chandail du Canada. »

La carrière d’Achonwa avec Équipe Canada a commencé lorsqu’elle n’avait que 16 ans. Elle est rentrée dans l’histoire en devenant la plus jeune joueuse à avoir été nommée dans l’équipe nationale senior féminine en 2009. Elle était également la plus jeune joueuse de l’équipe canadienne aux Jeux olympiques de Londres 2012 à 19 ans. Aujourd’hui, 12 ans plus tard, Achonwa a joué plus de 117 rencontres avec le Canada sur son chandail.

Sélectionnée en tant que neuvième choix par le Fever d’Indiana en 2014, malgré une blessure de la LCA qui lui a fait manquer toute sa saison de recrue, Achonwa a passé les six premières années de sa carrière WNBA avec le Fever avant de signer avec le Lynx du Minnesota en 2021.  

Ses habiletés offensives, sa présence au rebond et son QI basket incroyable ont permis à Achonwa de réussir à tous les niveaux avec toutes les équipes avec qui elle a joué. Aussi impressionnant que l’est son travail sur le terrain, Achonwa s’est tout autant dévoué à sa croissance et à son développement en dehors.

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Depuis qu’elle est devenue joueuse WNBA, Achonwa travaille sans relâche pour faire grandir le jeu féminin. Elle est la trésorière de l’association des joueuses de la WNBA depuis quatre saisons et consacre régulièrement son temps, tout en utilisant sa voix, pour défendre les causes qui sont importantes à ses yeux. Quand elle ne joue pas, elle est analyste à la télé, et aide ainsi à attirer une plus grande audience dans le jeu qu’elle aime.

Tous les membres de l’équipe, y compris le personnel d’entraînement et de soutien, ressentent l’impact d’Achonwa. Lorsque Víctor Lapeña est devenu l’entraîneur-chef de l’équipe nationale senior féminine en 2022, c’est Achonwa qui a été la première à l’avoir contacté pour lui parler de ses coéquipières et l’aider à s’installer dans sa nouvelle prise de poste.  

« C’est une personne spéciale pour nous tous, et pour moi en particulier, c’est la personne qui m’a aidé depuis mon premier jour, pour m’aider à me sentir accepté comme entraîneur qu’elles veulent avoir et pour me soutenir à chaque instant, » a déclaré Lapeña. « Je n’ai pas beaucoup de mots, mais c’est une personne très spéciale. C’est la capitaine. C’est la personne qui essaie de nous donner à tous de la stabilité, sur le terrain, mais surtout en dehors du terrain. »

Natalie & Víctor lors du match amical de l’ÉNSF face au Portugal à Victoria, en Colombie-Britannique.

Ce soutien d’Achonwa lors des premiers jours de Lapeña a aidé à créer une relation très étroite et une vraie confiance entre la capitaine et l’entraîneur aujourd’hui. Pour quelqu’un d’aussi passionnée de représenter le Canada qu’Achonwa, il était impossible de ne pas être enthousiaste à propos de l’arrivée de Lapeña après avoir vu sa passion partagée sur son visage.

« C’est un tel honneur de pouvoir faire partie d’Équipe Canada, » a déclaré Achonwa. « Quand j’ai rencontré Víctor pour la première fois, j’ai vu cette passion sur son visage. C’est quelque chose qu’il fait fièrement et il ne s’en cache pas. Quand il a fait la transition vers Canada Basketball, il s’y est mis tout de suite et a déménagé au Canada, il s’est engagé avec le Canada, il s’est engagé envers notre équipe, notre fédération et notre programme. »

« La loyauté et nos engagements sont très importants pour moi, » a continué Achonwa. « Je pense qu’il était facile pour nous d’être sur la même longueur d’onde et de nous être si bien entendus tout de suite. Je pense que c’est parce que nous sommes tous les deux des personnes très passionnées et très engagées. »

Après être devenue mère pour la première fois avec la naissance de son fils Maverick il y a un peu plus d’un an, Achonwa savait qu’elle voulait retourner sur le terrain et jouer pour le Canada avec son fils à ses côtés.

« J’ai joué dans cette équipe la moitié de ma vie, depuis que j’ai 16 ans, » explique Achonwa. « À chaque fois que je retrouve l’équipe, peu importe s’il y a des visages familiers ou des nouvelles joueuses, c’est un sentiment, le sentiment de la famille, le sentiment de l’amour et le sentiment d’être désirée et appréciée. J’essaie toujours de donner à ce groupe, en sachant qu’il m’a donné tellement. »

« Avoir la chance de voir Mav dans cet environnement rend tout cela encore plus spécial, » raconte-t-elle. « Voir qu’il apporte de la joie à tellement de personnes et constater l’amour qu’on lui donne est tout pour moi. »

Le leadership et le soutien qu’Achonwa donnent depuis des années ne sont pas passés inaperçus chez ses paires. Sa coéquipière Kia Nurse explique souvent qu’Achonwa était une mère pour l’équipe avant même qu’elle devienne la mère de Maverick.

« C’est quelque chose qui a toujours été dans ma nature, » a expliqué Achonwa. « De vouloir donner, d’aider et de s’occuper des autres. J’adore le fait qu’en faisant ça, cela crée un lien très fort et un environnement accueillant. »

Du statut de plus jeune recrue à joueuse d’expérience et capitaine de l’équipe, Achonwa ne dispose pas de beaucoup de temps pour repenser au moment, mais à chaque fois qu’elle regarde autour du gymnase et qu’elle voit les plus jeunes joueuses d’équipe Canada l’observer, cela lui permet de se rappeler jusqu’où ce sport l’a amené.

« La boucle est bouclée, » explique Achonwa. « Quand je vois Avery [Howell] et Cass [Prosper] et les jeunes joueuses qui font maintenant partie de ce groupe, je me retrouve en elles. Elles sont un peu moins jeunes que moi à l’époque, mais j’ai l’impression que la boucle est bouclée. Je dis toujours que je suis sur les épaules de géants et que j’ai eu tellement de chance d’avoir été guidée et d’avoir appris de leaders et de capitaines incroyables. J’essaie toujours de quitter la prochaine génération mieux que je l’ai trouvée. »

Natalie Achonwa parlant à ses coéquipières lors du tournoi FIBA de qualification olympique en février dernier.

Lorsque le Canada a débuté sa série de matchs amicaux pour préparer les Jeux olympiques de Paris 2024 avec une victoire contre le Portugal à Victoria en Colombie-Britannique jeudi dernier, Achonwa a montré la voie avec 16 points dans son premier match depuis le tournoi FIBA de qualification olympique en février dernier, lors duquel le Canada avait réussi à valider son billet pour Paris.

Nirra Fields a fini meilleure pointeuse de la rencontre avec un total de 18 points dans la victoire, mais après la partie, elle voulait parler d’Achonwa.

« C’est notre leader, c’est l’énergie de l’équipe, c’est la maman de l’équipe, » a déclaré Fields. « Elle apporte tellement de sagesse alors qu’elle va participer à ses quatrièmes Jeux olympiques, et ce seront mes troisièmes Jeux. C’est super de pouvoir l’avoir en tant que coéquipière, d’apprendre d’elle et de l’avoir comme leader. »

Achonwa sera avec son fils à Paris et elle a hâte de fouler le parquet et commencer le vrai travail auquel l’équipe se prépare. Elle était émotive pendant l’hymne national avant le match de jeudi et raconte qu’après plus de 100 matches dans un chandail du Canada, le moment est aussi important que lors de son premier match quand elle n’avait que 16 ans et qu’elle débutait sa carrière de joueuse de basket.

« Nous sommes si proches et nous avons travaillé tellement dur, » a-t-elle dit à propos du groupe qui représentera le Canada à Paris. « Ce seront les quatrièmes Jeux olympiques de suite pour notre équipe nationale féminine et j’ai hâte de créer le prochain moment pour le Canada. »

Après avoir consacré plus de la moitié de sa vie à l’équipe nationale, Achonwa annonce que ce seront ses derniers Jeux olympiques. Elle a l’intention de profiter de chaque instant.

« Je suis prête pour les matchs à venir et je veux pouvoir dire que ce seront mes meilleurs souvenirs aux Jeux olympiques, » a-t-elle dit. « Ce seront les derniers, ce sera la dernière fois que je vais faire mes lacets et porter le chandail du Canada. J’ai vraiment hâte d’avoir cette nouvelle opportunité de jouer sur la plus grande scène internationale. »

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