Chad Posthumus mesure six pieds onze pouces, est un excellent rebondeur et a joué au basketball à travers le monde, mais la qualité principale dans sa carrière de joueur et dans sa vie de manière générale est son état d’esprit.

Quand il avait sept ans, celui qui est originaire de Winnipeg a été diagnostiqué avec un diabète de type un. Même si cela lui a donné des responsabilités supplémentaires puisqu’il doit surveiller son niveau de sucre dans le sang, Posthumus a décidé depuis qu’il est tout petit que rien ne l’arrêterait.

« Je n’ai pas laissé mon diabète affecter ce que je peux faire, ma façon de jouer ou me limiter, » a dit Posthumus. « Ça fait partie de ma vie comme la respiration. Je n’utilise pas vraiment ça comme excuse. En fait, je peux faire tout comme tous les autres, voire en mieux parce que je suis plus concentré et je connais mieux mon corps. »

Ce sens de la positivité et de la persévérance fait partie de la famille Posthumus. 

Aujourd’hui, le 2 avril c’est la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. Selon le système national de surveillance du trouble du spectre autistique (TSA), un enfant sur 66 a un TSA au Canada. Trois des cousins de Posthumus sont sur le spectre – deux avec de l’autisme et un avec Asperger’s. Il pense qu’avoir un dialogue ouvert dès le plus jeune âge peut aider les enfants et les adultes à mieux comprendre cette condition et à être plus empathique.

 « Je pense qu’il faut qu’on sensibilise plus et qu’on explique ça aux enfants. Au lieu de traiter différemment ceux qui sont atteints de TSA, il faut les inclure davantage et c’est comme ça qu’on peut le faire, » a dit Posthumus. « Plus tôt on sensibilise les enfants, plus ils ont de chances de comprendre en grandissant. »

Posthumus évoque aussi son expérience avec son diabète de Type I, expliquant que quand il était petit, il allait dans les toilettes pour vérifier son niveau de sucre dans le sang parce qu’il se sentait différent par rapport à ses autres camarades de classe. Éduquer les enfants sur des conditions comme le diabète et l’autisme dès le plus jeune âge est particulièrement crucial quand on sait qu’on apprend beaucoup en tant qu’individu pendant l’enfance et l’adolescence. Le sport en particulier est un véhicule qui peut être utilisé pour promouvoir l’inclusivité. 

« Les enfants doivent être sensibilisés à l’autisme pour que les enfants qui ont cette condition puissent faire du sport dès le plus jeune âge, » a dit Posthumus. « En tant qu’adultes et parents nous devons demander à nos enfants s’ils connaissent des enfants autistes et nous devons les encourager à aller leur parler, à en savoir plus sur eux et à être leur ami. »

Le joueur des BlackJacks d’Ottawa évoque le fait que ses cousins sont impliqués dans le sport d’une certaine manière. Cela motive Posthumus de voir leur attitude positive sans failles et de voir la façon dont sa famille a soutenu ses cousins jour après jour pour les aider à trouver leur voix dans ce monde.

« C’est inspirant de voir mes cousins être eux-mêmes, de constater qu’ils savent qui ils sont, ce qu’ils sont capables de faire et d’apprécier la vie. Rien ne les retient, » a dit Posthumus. « C’est inspirant de voir que peu importe les cartes que la vie nous a données, on peut toujours croquer la vie à pleines dents. »

Les coéquipiers de Posthumus disent que c’est un guerrier, qu’il est toujours positif et que c’est une force sur le terrain. Cet état d’esprit l’a surtout aidé à gérer une blessure à la hanche qui a failli mettre fin à sa carrière de joueur.  

Quand il jouait pour le club de G League affilié au Thunder d’Oklahoma City, il a réalisé que sa blessure persistante à la hanche était plus grave que ce qu’il avait pensé au début.  

Posthumus s’est fait opérer pour réparer un labrum déchiré au niveau de la hanche au début de l’année 2018. Il est retourné sur le terrain un peu plus tard cette année-là avant de se faire opérer de nouveau en août 2018. Même s’il avait hâte de revenir sur le terrain, Posthumus a écouté son corps et a décidé d’attendre six mois supplémentaires. 

Et la pandémie est arrivée.

« Je n’étais déjà pas sûr de jouer à cause de ma hanche, et avec la COVID, comme la plupart des ligues fermaient partout dans le monde, et que les joueurs étaient renvoyés chez eux, je me suis dit, ‘Tu sais, peut-être qu’il est temps pour toi de te trouver un vrai travail ici.’ »

Diplômé de Morehead State University, il a exploré plusieurs parcours de carrière, comme le secteur de l’immobilier, des postes de cadre et la gestion de programmes de basketball. Même si Posthumus était bien équipé pour intégrer le marché de l’emploi grâce à son Mastère en gestion d’entreprise, son cœur l’a ramené sur le terrain.

Posthumus a un CV de joueur impressionnant, puisqu’il a joué en tant que joueur professionnel au Japon, en Argentine et au Canada et grâce à ces expériences, il a été recruté par des équipes de LECB en tant qu’entraîneur personnel Posthumus savait pourtant que sa carrière de joueur n’était pas finie.

« Je n’étais pas encore prêt à arrêter le basketball, » a dit Posthumus. « Je me suis dit, ‘Tu sais quoi, ce n’est pas vraiment qui je suis en ce moment, je suis prêt à jouer et à être au top de ma forme.’ Donc j’ai simplement attendu cette opportunité. » 

Posthumus est resté optimiste et patient et il a finalement eu cette chance le 14 août 2021, en tant que membre des BlackJacks d’Ottawa. L’ailier fort a reçu un contrat à la dernière minute après qu’Ottawa ait souffert d’une épidémie de COVID-19. Lors de son premier match en deux ans, Posthumus a écrit son nom dans les livres d’histoire de la LECB, devenant ainsi le premier joueur à enregistrer un « 20-20 », finissant avec 23 points et 20 rebonds, permettant ainsi à une équipe des BlackJacks diminuée de remporter son quart de finale face aux Honey Badgers d’Hamilton.

Cette performance exceptionnelle a intéressé beaucoup d’équipes, y compris les Stingers d’Edmonton qui ont recruté Posthumus pour faire partie de l’équipe participant à la ligue des champions de basketball des Amériques (LCBA), lors de laquelle il a presque réalisé un doublé en moyenne en six matchs. Les BlackJacks ont signé de nouveau avec Posthumus avant la saison LECB 2022, et il a aussi eu l’honneur de participer au camp d’entraînement de l’équipe nationale senior canadienne pour les matchs de qualification à la Coupe du Monde le mois dernier.

À 31 ans, Chad Posthumus joue un des meilleurs baskets de sa vie. Malgré les obstacles auxquels il a fait face, Posthumus reste positif, inspiré par ses cousins à croquer la vie à pleines dents.

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