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Le parcours de Dianna Ros : de joueuse à entraîneure pour le Canada

USports

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11/5/2023

Avant que Dianna Ros ne se prépare à faire ses débuts en tant qu’entraîneure pour le Canada cet été, elle était une garde exceptionnelle à McGill.

Recrue très prisée après avoir joué en CEGEP à Montmorency College, l’ancienne joueuse originaire de St. Laurent au Québec a reçu beaucoup d’offres au nord et au sud de la frontière pour jouer au niveau universitaire.

Les Martlets de McGill faisaient partie des équipes intéressées puisque l’entraîneur-chef Ryan Thorne connaissait déjà Ros quand il était entraîneur-chef de l’équipe provinciale du Québec. C’est à ce moment-là que Thorne a rencontré Ros et qu’il a compris qui elle était : une passionnée de basketball avec beaucoup d’ambitions. Thorne savait que c’était une joueuse qu’il voulait recruter.

Quand elle était petite, Ros vivait avec son arrière-grand-mère dans la banlieue de Montréal, et même si l’argent ne coulait pas à flot, il y avait toujours de la nourriture sur la table et les lumières étaient toujours allumées. Son arrière-grand-mère s’occupait d’elle et elle est devenue une personne en qui Ros pouvait compter. 

Mais son arrière-grand-mère est morte quelques jours avant que Ros ne fasse sa première visite à McGill afin d’être recrutée. Alors qu’elle était dans un état d’incertitude et qu’elle n’avait personne sur qui elle pouvait réellement compter, Ros a contacté Thorne et a demandé à reporter sa visite à McGill. Il a répondu en écrivant une carte avec la signature de toute l’équipe, les joueuses comme les entraîneurs, et l’a remis à Ros.

« C’était comme si je rencontrais une nouvelle famille et c’était la chose la plus importante pour moi puisque je venais tout juste de perdre ma famille, » a déclaré Ros. « C’est ce qui m’a convaincue. Je savais que Ryan allait s’occuper de moi. »

Après ça, Ros, qui parle anglais, français et vietnamien, s’est engagée avec McGill et a joué avec le programme pendant cinq ans. Elle a été nommée recrue RSEQ de l’année, a fait partie de l’équipe des recrues de la CIS (aujourd’hui U SPORTS) et elle a fait partie deux fois de la deuxième équipe étoile RSEQ, tout cela en aidant les Martlets à remporter cinq championnants de conférence de suite et à participer au championnat national à chaque saison.

Aujourd’hui, Ros essaie de créer une culture similaire à celle qu’elle a connue lorsqu’elle était une athlète-étudiante à McGill, cette fois-ci à l’autre bout de la province à Sherbrooke au Québec. Durant l’été 2022, Ros a été nommée nouvelle entraîneure-cheffe de l’équipe féminine de basketball des Gaiters de Bishop et pour sa première saison à la tête de l’équipe, elle a aidé les Gaiters a enregistrer une fiche de 14-2 en saison régulière, terminant ainsi à la première place du classement RSEQ. L’équipe a également réussi à atteindre la finale du championnat de la conférence.

À la fin de la saison, elle a été nommée entraîneure de basketball féminin de la conférence RSEQ de l’année et a été finaliste du prix national.

Ros a rapidement gravi les échelons en tant qu’entraîneure canadienne - un parcours en carrière qu’elle n’a jamais pensé pouvoir réaliser.

Elle a décidé de rejoindre McGill sans avoir été acceptée dans un programme académique, et son acte de foi a payé. Elle a été diplômée du programme de kinésithérapie de l’école avec un diplôme universitaire et master avant de commencer à travailler à Montréal.

Après la fin de sa carrière de joueuse à McGill en 2016 après une dernière saison ternie par les blessures et ayant joué malgré une fracture partielle du tibia, elle a dû mettre fin à ses espoirs qu’elle avait de devenir joueuse professionnelle de basketball et ranger ses chaussures, fermant ainsi de chapitre de sa vie à contre-coeur. 

« Quand on commence à jouer au basketball, il y a toujours 11 coéquipières qui sont vos amies, » a dit Ros, qui était co-capitaine dans les deux dernières saisons qu’elle a passées avec les Martlets. « Après l’université, je rentrais dans ce monde et je me suis dit, ‘Je ne sais pas si je vais pouvoir survivre toute seule, je n’ai pas d’équipe.’ »

Après avoir fait une pause et voyagé en Asie pendant cinq mois pour se reposer, un nouveau chapitre dans son parcours en basketball a débuté dès son retour à Montréal. 

Rikki Bowles, qui était entraîneur adjoint quand elle jouait à McGill et qui est aujourd’hui l’entraîneur-chef des Martlets, est devenu entraîneur à Vanier College. Peu de temps après, Ros devait jongler entre son poste d’entraîneure adjointe avec Vanier et l’équipe provinciale du Québec tout en continuant son rôle de thérapeute.

Peu de temps après, Ros a réalisé que ce n’était pas la kinésithérapie qui l’intéressait. À 15h00 tous les jours, elle partait du bureau, montait dans sa voiture et allait à l’entraînement avec une énergie retrouvée. Il est devenu clair que le basketball n’était pas seulement ce qu’elle voulait faire, mais c’était aussi ce dont elle avait besoin dans sa vie.

« Je n’ai jamais pensé devenir entraîneur, et je ne sais pas si ça lui avait traversé l’esprit. Mais c’est sa passion pour ce sport, son amour du basket qui l’a amené ici, » à dit Thorne.

Ros en parle aussi.

« Je n’ai jamais souhaité devenir entraîneure, c’est arrivé un peu par hasard, » a dit Ros, qui, après quatre saisons à Vanier College, est revenue dans son ancienne université et  a passé la saison 2021-22 en tant qu’entraîneur adjointe à plein-temps à McGill.

Quand l’opportunité d’entraîner Bishop’s s’est présentée, Ros ne pensait pas être vraiment prête pour ce rôle. 

Mais après avoir parlé avec l’entraîneure-cheffe de l’équipe féminine de basketball de TMU et entraîneure assistante de l’équipe nationale senior féminine Carly Clarke, et ancienne joueuse à Bishop’s, Ros a réalisé qu’étant donné qu’il n’avait que 48 postes d’entraîneur-chef dans le basketball féminin avec U SPORTS à travers le Canada, c’était une opportunité qu’elle ne pouvait pas refuser.

Ros, qui avait 30 ans au moment de son embauche, est ainsi devenue l’une des entraîneures-cheffes les plus jeunes du pays.

Cet été va être chargé pour Ros, qui devra jongler entre ses responsabilités avec Bishop’s et son rôle d’entraîneure-cheffe de l’équipe féminine des moins de 17 ans du Québec quand l’équipe participera au Championnat National de Canada Basketball qui débutera le 31 juillet à Calgary.

La boucle est bouclée maintenant que Ros va rejoindre l’équipe provinciale. 

En tant qu’entraîneure-cheffe de l’équipe provinciale du Québec, Ros est maintenant celle qui va prendre les décisions sur le banc. Mais c’est également un groupe d’âge qu’elle prend beaucoup de plaisir à entraîner puisque cela lui donne l’opportunité de transformer des jeunes en ce qu’ils-elles veulent devenir, tout comme l’a fait Thorne tout au long de son parcours.

« Il fait probablement partie des personnes les plus importantes pour moi. [Thorne] et sa femme et leurs deux filles sont comme mes soeurs. Ils font vraiment partie de ma famille. Cette relation est extrêmement importante pour moi. Je ne serais pas la personne que je suis sans lui, » a dit Ros.

Comme si son été n’était pas déjà chargé, Ros fera ses débuts en tant qu’entraîneure avec Canada Basketball cet été, rejoignant le personnel d’entraînement de l’entraîneure-cheffe Fabienne Blizzard en tant qu’analyse de la performance pour le Canada lors des Championnats féminins des Amériques FIBA U16 2023 (du 13 au 19 juin). 

« Je crois qu’être entraîneure pour le Canada est un rêve qu’elle a depuis des années, » a dit Thorne. « À chaque fois qu’on a une opportunité avec le programme de l’équipe nationale et de représenter le Canada, on veut continuer sur cette voie. Je crois qu’elle va pouvoir contribuer à la réussite de l’équipe. »

Quand Ros portera la feuille d’érable cet été, ce ne sera pas la première fois qu’elle représentera son pays. En 2013, Ros faisait partie de l’équipe de développement national du Canada lors des Jeux d’été de la FISU. Elle est devenue une athlète reconnue. Elle a reçu une bourse fédérale, ce qui l’a poussé à approcher Thorne.

Pour Thorne, cette action symbolise bien le caractère de Ros.

« Je lui ai même dit, ‘Dianna, non, c’est bien. Ne t’inquiète pas.’ Mais elle me disait, ‘Non, non, non. On peut aider une autre joueuse. Je n’en ai pas besoin.’ Je lui ai dit que le mot besoin était un grand mot. Ce n’est pas quelqu’un qui vient d’une famille riche et dont on paye toutes les factures, » a dit Thorne. « Mais c’est dans sa personnalité. Elle veut aider les autres. Elle a été récompensée dans certaines situations et veut aider les autres. Je pense que c’est pour ça qu’elle réussit et c’est ce qui la rend si spéciale. »

« D’une certaine façon, c’était quelque chose de naturel pour moi. On voulait participer à ce championnat national et nous étions très proches de notre but,’ » a dit Ros. « J’avais assez d’argent pour vivre. Toute ma vie, je n’ai jamais eu besoin de beaucoup d’argent pour vivre. »

Un an après que Ros a reçu son diplôme, la fondation qu’elle a aidé à créer à McGill a aidé l’équipe à remporter le « Bronze Baby », alors que l’équipe de basketball féminin des Martlets a remporté le tout premier championnat national de l’histoire du programme en 2017.

Aujourd’hui, elle espère connaître une réussite similaire à Sherbrooke. Pour Thorne, Ros est quelqu’un qui, quand on lui donne une tâche à faire, va la suivre à la lettre. Sa prochaine mission : amener Bishop’s au 8 Ultime U SPORTS pour la première fois depuis 2004, quelque chose que Thorne pense être plus que faisable.

« Je la vois devenir entraîneure-cheffe d’une équipe qui remportera le championnat, » a déclaré Thorne.

Et celui qui a été son entraîneur-chef quand elle était joueuse, et qui est maintenant l’entraîneur-chef de l’équipe masculine de basketball à McGill, continue de donner des conseils à Ros à chaque fois qu’elle en a besoin, bien que sa couleur de choix soit passée du rouge des Martlets au violet des Gaiters. 

« La fondation et les relations familiales que j’ai à McGill vont plus loin que les couleurs qu’on porte, » a dit Ros. « Quand les choses ne se passaient pas bien cette année, j’appelais Ryan. C’est la personne que j’appelle en premier. »

« Je la considère comme ma fille, » a dit Thorne. « Je suis là pour la soutenir dans les défis qui se présentent à elle. »