Photo Couresy of:

Canada basketball

Peu importe où l’équipe masculine senior de basketball va, Kassius Robertson s’y sent chez lui

Équipe Nationale Masculine

/

4/3/2022

Quand Kassius Robertson décide de faire quelque chose, il décide d’exceller. Le natif de Toronto de 27 ans, qui est joueur de basket pro en Liga ACB espagnole avec Monbus Obradoiro, a pris son temps avant de se consacrer pleinement au basket. Après avoir pratiqué tous les sports quand il était petit au centre-ville de Toronto, ce n’est qu’en huitième année que Robertson a décidé de se consacrer à 100% au basketball, laissant de côté le soccer, le baseball et les matchs de hockey-balle dans la rue, alors qu’il était déterminé à prendre le basket au sérieux.

« Pendant l’été de ma huitième année, avant d’aller en neuvième année, c’est à ce moment-là que je me suis dit, ‘Ouah, j’adore vraiment pratiquer ce sport, et je voulais être bon aussi,’ » a dit Robertson. « Je ne jouais pas non seulement pour m’amuser, même si je prenais beaucoup de plaisir. Le côté compétitif m’intéressait beaucoup. Je suis sûr que c’est ça qui m’a aidé à continuer. »

Alors qu’il avait un objectif en tête, Robertson a commencé à faire les efforts nécessaires pour l’atteindre. C’est là que Shane James, directeur de Canada Elite et directeur général adjoint des Nighthawks de Guelph en LECB, est entré dans sa vie. Il y a dix ans, James a créé Triple Balance, l’équipe AAU team au sein de laquelle Robertson a commencé à travailler sur son jeu pendant l’été.

« S’il y a un ou une jeune, selon moi, qui veut aller en Division I, et intégrer le haut niveau, Shane James est la personne à qui parler, c’est la personne qu’il faut contacter, » a-t-il dit.

Robertson avait aussi commencé à s’entraîner avec Kyle Julius. Même si Julius entraîne maintenant à Taïwan et qu’il est aussi le directeur général des Bandits de Fraser Valley en LECB, quand Robertson venait seulement de débuter son parcours en basket, c’était lors des séances d’entraînement avec A-Game Hoops, organisation créée par Julius, qu’il a gagné sa confiance.

« Je parle de Kyle à chaque fois que je parle de ma formation parce que c’est sûrement le premier entraîneur que je suis allé voir, » a dit Robertson. « C’était un gars qui au début me faisait très peur. La première fois que je l’ai rencontré, j’étais très timide et je n’avais pas du tout confiance en moi. J’étais petit. Vous savez, je n’avais pas grand-chose pour moi en termes de talent à l’époque.”

 

Apprendre comment s’entrainer tout seul pour devenir un meilleur joueur sur le terrain, tout en développant sa dureté mentale et son sens de l’auto-discipline est devenu une partie cruciale du parcours de Robertson. Le garde de 6 pieds 3 pouces qui marque des paniers à trois points sans efforts avait besoin de gagner en confiance.

« [Kyle] était en quelque sorte la voix qui était dans ma tête même quand je ne travaillais pas avec lui, quand j’étais tout seul ou quand j’étais à l’école parce qu’il prêche le travail acharné et la détermination et faire mieux que tout le monde autour de soi, » a dit Robertson. « Ça m’a beaucoup parlé parce que je savais que je voulais être bon en basketball. Je ne voulais pas seulement jouer. Je ne voulais pas aller en YMCA et ne pas être totalement concentré. Je voulais faire partie des meilleurs. Tout ce que je savais, c’est que je voulais bien jouer au basket. Donc j’ai instillé cette éthique de travail en moi. Il m’a montré comment m’entraîner. Il avait beaucoup, beaucoup d’influences. »

Robertson veut également rendre hommage à tous les entraîneurs pour qui il a joué durant sa carrière. Il évoque Corey Niles, qui l’a entraîné à Thornlea Secondary School pendant sa neuvième et dixième années, ainsi que Gus Gymnopoulos, qui l’avait entraîné à Vaughan Secondary School avant de jouer à Thornlea, disant qu’ils croyaient tous en son jeu, ce qui lui a permis de croire en son potentiel aussi.

Robertson était encore au secondaire il y a moins de 10 ans. Pourtant, il a du mal à réaliser la vitesse à laquelle ce sport s’est développé au Canada, ou l’attention que les joueurs canadiens en secondaire reçoivent de la part des recruteurs des universités américaines aujourd’hui.

« La différence est juste dingue, » a-t-il dit. « Cela me rend très fier. Ne vous méprenez pas, il fallait beaucoup de détermination pour être devant un entraîneur de Division I. Avoir un entraîneur de Division présent dans la salle c’était comme si Jésus lui-même était là dans la salle. Maintenant, les joueurs arrivent à obtenir des bourses, et bien sûr ils travaillent très dur pour ça, et ils sont bons, mais toutes ces choses sont possibles aujourd’hui. »

Après avoir passé quatre ans à Canisius College à Buffalo dans l’état de New York, Robertson s’est vu transférer à l’Université du Missouri pour sa dernière année. Quand son coéquipier Michael Porter Jr. s’est blessé lors du premier match de la saison 2017-18, le rôle de Robertson est devenu plus important du jour au lendemain. Il a tiré profit au maximum de cette opportunité, affichant une moyenne de 16,3 points par match pour finir meilleur pointeur de l’équipe, tout en tirant à 43 pour cent derrière la ligne des trois points.

À la suite de sa dernière année à Missouri, le rêve de basket de Robertson quand il était en huitième année s’est réalisé quand il a signé un contrat avec une équipe professionnelle en Allemagne. Après une saison en Allemagne, il a passé une saison en Italie pour jouer avec Monbus Obradoiro. Il aime jouer à l’étranger mais avoir une carrière professionnelle loin de chez soi peut être difficile, surtout pendant une pandémie.

 

Dans les premiers jours de 2020, alors que la COVID-19 commençait à se répandre autour du monde, Robertson jouait à Bologne en Italie. Il est retourné au Canada pour jouer avec l’équipe nationale senior masculine à Oshawa en Ontario et il s’est cassé la main au début de la rencontre. Après avoir été autorisé à rester au Canada plusieurs semaines le temps de sa guérison, Robertson s’attendait à prendre un vol pour aller en Italie et finir sa saison pro avec son équipe. Deux jours après avoir été autorisé par son équipe à rester à Toronto pour commencer à récupérer de sa blessure, la ligue italienne a été annulée pour la saison à cause du Covid-19.

C’était la fin de l’expérience italienne pour Robertson et son appartement contenait encore toutes ses affaires puisqu’il les avait laissées au moment de prendre son vol pour aller au Canada et qu’il ne pensait être à la maison que pour une semaine.

« J’avais ramené toutes les choses qui étaient vraiment importantes pour moi, » a-t-il dit. « Mon passeport, mon ordinateur portable, j’avais ramené ma PS4, ce qui pour un joueur qui joue à l’étranger, est une bouée de sauvetage. Et puis oui, je n’avais pas joué le reste de la saison. Enfin, comme tous les autres joueurs. »

Quand les ligues ont commencé à reprendre, Robertson a signé en Espagne, rejoignant son équipe avec Équipe Canada Thomas Scrubb. Alors qu’il effectue sa quatrième saison en tant que joueur professionnel, le parcours de Kassius n’a pas été facile mais il a réussi à être là où il voulait aller quand il était en huitième année.

« Je pense que c’était un rêve pour moi de jouer en Division I, absolument, c’était le rêve, » a dit Robertson. « Pour jouer au niveau pro, on est presque obligés d’aller en Division I. Évidemment, certains joueurs déjouent le destin. Dans mon équipe, Tommy Scrubb est allé à Carleton et ce joueur est une légende. Mais justement, pour ceux qui veulent jouer au Canada, il faut jouer avec Carleton et être incroyable, comme Phil [Scrubb] et Tommy [Scrubb]. Je n’ai même pas été recruté par Carleton. »

En plus de jouer à l’étranger huit mois par an, Robertson a aussi passé ses deux derniers étés à jouer pour les River Lions de Niagara de la LECB. L’opportunité de continuer à travailler sur son jeu pendant la saison morte tout en jouant devant sa famille et ses amis chez lui est quelque chose qui compte beaucoup pour Robertson.

« Leur format, de jouer pendant l’été, est très intelligent parce qu’ils peuvent recruter beaucoup de très bons joueurs canadiens qui reviennent ou qui sont dans le coin et qui peuvent jouer au lieu de faire ça pendant l’hiver pour jouer en même temps que la NBA et la LNH alors que tous ces joueurs-là ne sont pas chez eux, » a-t-il dit.  

Malgré le calendrier chargé de joueur pro en Espagne et en LECB, Robertson consacre toujours une partie de son temps à jouer avec l’équipe nationale senior masculine. Pendant de la fenêtre la plus récente du Canada, à la suite de laquelle l’équipe s’est qualifiée pour la deuxième ronde des éliminatoires de la Coupe du Monde de Basketball FIBA 2023 grâce à quatre victoires en autant de rencontres, Robertson s’est rendu en République Dominicaine aux côtés de son coéquipier Thomas Scrubb pour représenter le Canada.

« Je suis revenu de République Dominicaine il y a quatre jours, et j’y ai pris beaucoup de plaisir, » a-t-il dit. « Ça fait du bien de faire une pause pour rejouer avec l’équipe nationale. Je suis ami avec 80 pour cent des joueurs de l’équipe nationale, et pour les 20 pour cent restants, ce sont des joueurs que je ne connais pas aussi bien mais avec qui je discute et que j’apprends aussi à connaître. »

Le temps passé avec ses coéquipiers en équipe nationale vaut toujours le coup, malgré la logistique et les déplacements que cela nécessite.

« C’est comme si je rentrais chez moi, » a dit Robertson. « C’est comme si je retrouvais mes amis d’enfance. Nous parlons le même langage et nous rions des mêmes choses. Nous nous intéressons aux mêmes sujets. J’ai vraiment l’impression de rentrer chez moi et de retrouver mes amis, que je sois en République Dominicaine ou à Toronto. C’est super. »

Au-delà du fait qu’il adore retrouver ses coéquipiers, Robertson donne du crédit au personnel d’entraînement pour leur engagement envers les joueurs, même quand un océan les sépare.

« Notre personnel d’entraînement est incroyable, » a-t-il dit. « Notre personnel d’entraînement est bourré de talent. Rencontrer ces personnes et discuter avec ces passionnés de basket est un privilège pour moi. Je peux aussi les appeler n’importe quand, que ce soit entraîneur Bjorkgren ou entraîneur Mitchell. C’était vraiment un honneur pour moi de rencontrer David Blatt et de parler basket et de la vie avec lui. C’est super. J’espère vraiment que je resterai en contact avec eux pendant toute ma vie. » Quand il était petit, Robertson admirait les joueurs qui représentaient le Canada avec l’équipe nationale. Faire partie de ses joueurs aujourd’hui est toujours un sentiment incroyable pour lui.

« Je trouve que l’alchimie que nous avons en dehors du terrain est vraiment la raison pour laquelle nous sommes si bons sur le terrain, parce que nous partageons beaucoup la balle, » a dit Robertson. « C’est super de jouer avec des gars comme ça. On essaie tous de s’amuser et pour moi, ça me fait beaucoup penser à la façon dont je jouais au basket quand j’étais petit. »

Tous les joueurs de l’équipe comprennent la raison pour laquelle ils jouent et c’est pourquoi l’équipe joue un basket si altruiste.

« Quand je participe à ces fenêtres pour jouer avec Canada Basketball, je ne pense pas à moi, » a dit Robertson. « Il ne s’agit pas de montrer mon talent. Il s’agit de remporter le match. »