Nous sommes en 2018 et Kayla Dawson et Matt Boyle sont dans un avion en partance pour la République Dominicaine. Les deux officiels canadiens sont en déplacement et espèrent pouvoir être certifiés afin de pouvoir arbitrer les matchs de basketball 3x3 internationalement. Malgré les années qu’ils ont passées à arbitrer tous les niveaux et tous les groupes d’âge possibles en basketball, il leur reste beaucoup d’audace.

Pour Boyle, le basketball a toujours fait partie de sa vie. Même s’il a joué au basket jusqu’au niveau universitaire, sa carrière d’arbitre a commencé bien avant. Le père de Boyle était un officiel en Nouvelle-Écosse et ça n’a pas pris longtemps à Boyle pour suivre ses traces. Il a commencé à arbitrer des matchs quand il n’avait que 15 ans, arbitrant des matchs pour enfants, avant de passer au niveau supérieur. Même s’il prenait beaucoup de plaisir, sa carrière de joueur universitaire a pris le dessus et ce n’est que vers la fin de la vingtaine qu’il a commencé à poursuivre cette profession sérieusement.

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Dawson a aussi commencé à arbitrer alors qu’elle adorait ce sport. Bien qu’elle ait commencé en jouant au basketball au secondaire, elle est rapidement passée à la feuille de marque. C’est là qu’elle a commencé à se familiariser avec les arbitres de match. Lors d’un de ses matchs, Dawson a vu son ancienne entraîneure arbitrer. La voir sur le terrain en tant qu’officiel lui a donné le déclic. Après avoir observé les arbitres de si près, elle en arrivait à chaque fois à la même conclusion : elle était capable de faire ça. Elle a commencé par arbitrer des matchs d’enfants après avoir contacté l’association locale d’arbitres de basket. Dawson a continué d’arbitrer des matchs jusqu’à l’université où elle a obtenu un diplôme d’enseignante à l’Université d’Ottawa avant de retourner chez elle à Sarnia en Ontario. Elle a commencé sa carrière d’enseignante tout en entraînant une équipe de basketball du secondaire et a continué à progresser dans sa carrière d’arbitre.

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Même si leur parcours n’a pas commencé de la même manière, Dawson et Boyle avaient en commun la passion du basket, pour leur profession, ainsi qu’un désir partagé de tout donner lors de leur camp de certification 3x3.

« Il y a eu tellement d’appels entre lui et moi en train de visionner des matchs pour se préparer, » a dit Dawson.

Les appels ont payé. Après leur camp de certification qui a duré une semaine, les deux arbitres faisaient leur retour au Canada, officiellement certifiés pour arbitrer le 3x3 à l’international.

Avançons jusqu’en 2021. Après le début d’une pandémie globale qui a poussé les sports professionnels et les compétitions internationales à faire une pause pendant la majeure partie de 2020, Boyle et Dawson sont à Miami. Ils sont là pour arbitrer l’AmeriCup 3x3 inaugural, et beaucoup de choses se sont passées depuis que les deux arbitres étaient en République Dominicaine pour cette certification 3x3, 3 années auparavant.

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Alors que l’AmeriCup servait de « retour à la normale » pour toutes les personnes impliquées, Dawson et Boyle sont tous les deux devenus parents pendant la pandémie. Bien qu’ils étaient excités d’être de retour sur un terrain de basketball, être loin de chez eux était un nouveau défi. Boyle était reconnaissant d’être à Miami avec Dawson, qui pouvait comprendre le mélange d’émotions que le retour sur le terrain en étant loin de chez soi avait produit.

« Elle est fantastique, » a dit Boyle. « Elle a déjà participé à plusieurs tournois, donc elle est une référence au Canada et c’est super de pouvoir lui poser des questions. Mais c’est surtout une très bonne amie. Nous venons d’avoir des enfants chacun de notre côté, donc nos enfants ont le même âge : neuf et dix mois. Nous étions tous les deux loin de la maison et nos enfants nous manquaient, et ça fait du bien de pouvoir partager notre expérience ensemble et de savoir que nous pouvons nous soutenir. Être au même tournoi tous les deux était quelque chose de très spécial. »

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Pour Dawson, l’AmeriCup était aussi seulement son deuxième tournoi depuis son retour sur le terrain à la suite de sa grossesse.

« C’était la première fois que j’apprenais à devenir maman, ce qui était ma priorité, » a dit Dawson. « Mais dans ma tête je voulais aussi me tenir prête pour la saison de basketball. Je pense que ce que j’ai appris c’est qu’il faut se donner le temps de bien récupérer. Notre corps a ses limites. »

Dawson a aussi appris qu’elle était à son meilleur niveau sur le terrain lorsqu’elle avait l’esprit tranquille. Appeler ou FaceTimer sa famille tous les jours l’a aidé à supporter la distance. Tout comme les discussions avec Boyle.

« C’était la première fois que j’arbitrais un tournoi avec Matt, » a-t-elle dit. « J’ai adoré ça parce que nous avons eu des moments où nous avons pu nous asseoir près de l’eau, prendre des nouvelles et discuter. Il venait tout juste d’avoir un bébé aussi et nous avons parlé de tout ça. C’est tous ces petits moments du tournoi avec tous les autres officiels. C’est comme une petite réunion de famille. C’est une expérience géniale. »

L'AmeriCup 3x3 inaugural en lui-même a connu beaucoup de succès pour sa première année, alors que ce sport continue à se développer en Amérique du nord.

« Le 3x3 n’est pas encore très développé en Amérique du Nord, » a dit Boyle. « C’est un sport très populaire en Europe et en Asie, mais ici, ça ne fait que commencer. Les premières saisons, pour moi en tout cas, je n’ai pas fait de tournois en dehors du Canada et puis j’ai eu la chance d’aller à l’AmeriCup pour ce qui était mon premier tournoi à l’étranger. Je suis très reconnaissant d’avoir pu faire ça et j’ai vraiment adoré participer à ce tournoi. »

Pouvoir vivre l’AmeriCup ensemble, après avoir obtenu leurs certifications internationales en 3x3 en République Dominicaine en 2018 était un moment incroyable pour les Canadiens.

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« C’était la première fois que je travaillais avec Matt ici, et cela m’a fait doublement plaisir, » a dit Dawson. « J’étais tellement fière de ce qu’il a fait. Il a eu un très bon tournoi. Je me souviens encore, après la dernière finale masculine, lui avoir dit « nous l’avons fait ! »

« On ressent beaucoup de joie quand on réussit un tournoi et quand on sait qu’on a tout donné, qu’on a fait de son mieux et qu’on est satisfait de sa performance, » a continué Dawson. « À la fin du tournoi, on est épuisés, mais c’est si gratifiant. »

Même si Boyle et Dawson ont chacun débuté par le basketball en cinq contre cinq, l’atmosphère, l’esprit de camaraderie, et le rythme du jeu en 3x3 les ont convaincus. Alors que Dawson arbitre de plus en plus de matchs et de tournois de 3x3, elle a aussi remarqué que le nombre d’arbitres femmes ne faisait que grandir dans ce sport.

« Je pense que le Canada commence à voir plus d’égalité car il y a plus d’opportunités pour les femmes en arbitrage, » a-t-elle dit.

Quand Dawson n’arbitre pas en 3x3, n’enseigne pas ou n’entraîne pas des joueurs de basketball, elle mentore des plus jeunes arbitres femmes en Ontario. Elle dit qu’elle ne pense pas à être un modèle quand elle travaille mais elle connaît l’importance de la représentation. « Je ne pense pas vraiment à cela, dans le moment, quand j’arbitre, mais prendre part au parcours d’autres personnes en dehors du terrain me donne la motivation de faire ce que je fais et d’aider les autres. »

Dawson et Boyle sont passionnés et veulent aider à développer leur profession au Canada. Alors que le 3x3 devient de plus en plus populaire, on aura besoin d’encore plus d’arbitres.

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« Vous savez, cela demande beaucoup de travail, mais le jeu en vaut la chandelle, » a dit Boyle. « Je souhaiterais encourager toutes les personnes qui ont pensé à cela de juste essayer. Il n’y a pas de mal à essayer. On apprend beaucoup quand on sort de sa zone de confort et l’arbitrage vous met dans des situations où vous devez sortir de votre zone de confort. J’aimerais encourager les gens, surtout en ce moment, alors que nous perdons de plus en plus d’arbitres, surtout les jeunes, à essayer pour voir si ça leur plaît. »

Il n’y a rien de comparable à la joie de repenser à un tournoi terminé pour Dawson.  Un de ses moments « préférés mais tristes » est de repenser au tournoi une fois que celui-ci est fini, assise à l’aéroport, et se rejouer dans la tête les matchs de ces derniers jours.

« C’est un moment doux-amer, vous avez hâte de rentrer chez vous pour voir votre famille mais vous savez aussi que votre famille d’arbitres va vous manquer,” a-t-elle dit. C’est une expérience géniale. Je pense que pour chaque tournoi FIBA, on en apprend énormément. C’est un épanouissement personnel qu’on ne voit pas dans d’autres carrières selon moi. Je pense que c’est une des meilleures choses que l’on peut faire pour soi-même. »

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Même si Boyle et Dawson sont tous les deux tombés amoureux de ce sport depuis leur plus jeune âge, ils disent que cela n’est pas un prérequis.

« C’est une profession dont il est facile de tomber amoureux si on est patient, » a dit Boyle. « Je pense que beaucoup de gens ne vont pas considérer ce parcours et vont plutôt se diriger vers un rôle d’entraîneur, surtout s’ils ont joué auparavant, mais c’est facile de s’en passionner une fois qu’on débute. »

Alors que le monde du basketball continue de faire face à la pandémie, Boyle et Dawson sont prêts à continuer d’ajouter de l’expérience à leur CV. Mais surtout, ils ont hâte de voir le 3x3 continuer à se développer ici à domicile.

« Je suis excitée de voir ce que le futur nous réserve, Matt et moi, » a dit Dawson. « Mais je suis aussi tout autant enthousiaste pour le 3x3 au Canada en général. Je suis tellement reconnaissante pour tous les tournois auxquels j’ai participé et j’ai hâte de participer au prochain tournoi. »