Là où les autres voient des problèmes, Chris Penrose voit des possibilités.
En 2019, après des années de journalisme et de communication avec les jeunes des communautés, Penrose a commencé une carrière en tant que directeur exécutif à Lay-Up, une association caritative proposant des programmes gratuits centrés autour du basketball aux jeunes de Toronto.
« Nous croyons que le basketball peut devenir le sport le plus accessible, » a dit Penrose. « On dit souvent à propos du basketball que tout ce dont on a besoin c’est d’un ballon et d’un panier pour jouer, mais ce n’est tout simplement pas vrai. Nous sommes vraiment motivés pour travailler sur l’avenir de l’accès au basketball. Nous voulons que le sport soit aussi accessible que l’est son potentiel. »
Lay-Up élimine les barrières qui peuvent empêcher les jeunes d’être impliqués dans le sport en créant un gymnase pour tous les niveaux de compétence, de l’enfant qui n’a jamais touché un ballon de basket à l’ancien joueur qui cherche maintenant à faire la transition du côté du coaching ou de l’arbitrage.
« Peu importe ce que vous avez accompli dans le sport, notre gymnase est là pour vous, » a déclaré Penrose. « Vous allez entrer et vous allez trouver des entraîneurs qui vont vous saluer. Vous allez constater que vous êtes la bienvenue dans l’espace, et vous allez avoir l’opportunité de jouer des matchs. En s’amusant, en jouant, en apprenant à se connaître. Vous allez apprendre le sport. »
Les jeunes jouant avec Lay-Up partent du gymnase en ayant des connaissances plus que le basketball. Quand Penrose est arrivé il y a quatre ans, le programme a changé de cible en passant des jeunes entre 6 et 14 ans aux jeunes de 6 à 29 ans. Cet élargissement permet au programme d’exister, soutenant le passage à l’âge adulte en donnant des opportunités en matière de coaching et de leadership.
« Nous voulons développer des entraîneurs de la communauté, » a déclaré Penrose. « Quand vous regardez qui sont intéressés par les rôles d’entraîneur, ce sont surtout les hommes. Les hommes blancs sont également surreprésentés dans cet espace, donc il y a une sensibilisation très intentionnel car nous voulons des entraîneurs qui représentent les participants du programme; nous voulons des entraîneurs qui représentent les communautés où les programmes ont lieu, et nous voulons des personnes qui n’auraient pas pensé devenir entraîneur ou voir assez d’expérience. »
Lay-Up élimine aussi les obstacles pour ceux qui cherchent à avoir des certifications d’entraîneur ou d’arbitre en payant des entraîneurs à travailler avec Lay-Up tout en les payant également lorsqu’ils prennent part à des formations et des certifications.
« Le coaching donne des compétences qui sont transférables, peu importe si votre carrière d’entraîneur vous emmène loin ou pas, » a dit Penrose. « Il n’existe aucun parcours professionnel qui ne tire pas profit des compétences transférables que vous développez en tant qu’entraîneur. »
Après une carrière de joueuse de quatre ans à l’Université de Buffalo, après avoir représenté l’équipe nationale du Canada, et joué à l’étranger, Hanna Hall, originaire d’Hamilton, est retournée chez elle, prête à rendre au basketball. Elle a rapidement trouvé un moyen d’aider Lay-Up, où elle occupe le rôle de gestionnaire des partenariats. Hall a trouvé le soutien dont elle avait besoin après sa carrière de joueuse de basketball à Lay-Up.
« Le caractère intentionnel de chaque rôle à Lay-Up fait la différence], » a déclaré Hall. « On ne pense pas que ces opportunités existent. Nous changeons vraiment cette culture de qui a ces opportunités de travailler. »
« Nos entraîneurs. Prince [Dankyi], par exemple, vous ne comprendrez pas son histoire si vous entendiez qu’il était entraîneur-chef. Il a commencé en tant que volontaire à Lay-Up avant que Chris n’arrive et il a vu toute sa progression. Il était joueur et a décidé de faire la transition parce qu’il a vu une opportunité à Lay-Up de pouvoir utiliser ses connaissances, ainsi que sa passion pour la communauté, pour pouvoir faire ça tous les jours. »
« Notre entraîneur-chef John [Gerongco] vient de la communauté Jane and Finch et aujourd’hui il fait partie des membres clés de notre équipe de leadership, » a continué Hall. « Ce sont les histoires vraiment cool qui font de Lay-Up une association différente. Tout est intentionnel et plein de sens sur la raison pour laquelle nous faisons ce que nous faisons. »
« Proposer une voie à ceux qui veulent rester impliqué dans le sport est un des côtés les plus attrayants dans le fait de faire partie de l’équipe de leadership à Lay-Up.”
« Une des choses auxquelles je pense beaucoup, que ce soit Hanna ou [la directrice des opérations de basketball] Micaella Riche, qui ont toutes les deux joué au plus haut niveau, c’est qu’il n’existe pas d’infrastructure pour leur permettre de faire plus pour notre sport. De pouvoir utiliser leurs expériences dans notre sport et utiliser cet atout pour la communauté et les jeunes tout en utilisant les innovations que nous avons réussi à mettre en place apporte tellement de crédibilité au travail que nous faisons. »
« Prince a joué au niveau secondaire puis au niveau universitaire. Il adore le basket et il a été aussi loin qu’il le pouvait en tant que joueur, mais il a un cœur si grand, et le développement des enfants est si important pour lui, et il sait très bien passer ses connaissances et sa passion pour le sport. Aujourd’hui il a l’opportunité de travailler en tant qu’entraîneur et de faire partie de l’équipe de leadership, » a déclaré Penrose. « Nous cherchons des gens qui ont des expériences tellement différentes en basketball, mais des parcours tellement spéciaux en basketball, et qui peuvent poursuivre leur parcours à Lay-Up. »
Quatre ans après que la pandémie a fermé les gymnases dans tout le Canada, Lay-up continue de trouver des moyens de proposer plus que du basketball dans leur gymnase grâce à leur programme « Culture of Basketball ». Par exemple, depuis le printemps dernier, le programme a créé une liste de plus de 100 livres sur le basketball pour tous les âges et tous les niveaux de lecture. Grâce à un nombre clé de partenariats, ils ont pu acheter des livres afin de donner aux participants l’opportunité de choisir leur livre. Lay-Up a également commencé à donner des carnets et à donner des sessions d’écriture avant et après les regroupements. Les carnets étaient une introduction à la mise en place d’objectifs et d’expression de soi.
Alors que Penrose et l’équipe à Lay-Up continuent de pousser pour donner plus d’accès et plus d’opportunités aux jeunes grâce au basket, il fait souvent référence à un jour d’été qui pourrait sembler banal.
« Je me souviens qu’un jour, Micaella et moi conduisions pour aller récupérer du matériel à Canadian Tire [il y a quelques années], » à-t-il dit. « C’était des équipements pour un programme d’été. Je me suis garé derrière le condominium qui était en train d’être construit et il n’y avait qu’un trou immense. J’ai dit, ‘c’est comme ce que nous sommes en train de faire ici. Nous creusons pour bâtir les bases,’ Et c’était quelque chose de très frustrant pour nous car vous voulez avancer; c’est comme l'analogie de la construction d’un bâtiment. Vous voulez aller haut. Vous vous dites, ‘ Nous voulons ce grand condominium, bon, commençons à construire.’ Mais plus vous construisez haut, plus il faut creuser profond en premier. Donc il faut passer beaucoup de temps dans la boue, à bâtir cette base, à créer ce guide pour les entraîneurs, à construire cette base de connaissances, à construire tous ces éléments. Ironiquement, l’été dernier, Micaella était avec John et ils sont allés au même magasin Canadian Tire pour acheter des équipements. Et quand ils sont arrivés, ils m’ont appelé sur FaceTime et m’ont dit, ‘Eh, regarde la tour, elle est érigée, elle est sortie du trou. Plusieurs étages avaient été créés. »
Lay-Up travaille actuellement dans 10 quartiers et s’occupe de plus d’un millier de participants unique dans toute la vie avec un programme gratuit sur et en dehors du terrain. Penrose décrit la vision de l’équipe de Lay-Up comme aspirationnelle: voir un avenir dans lequel chaque enfant qui porte un intérêt pour le basketball y a accès et peut jouer, entraîner ou arbitrer.
« Nous pensons beaucoup et nous travaillons beaucoup pour impacter le paysage plus large, » a-t-il dit. « Il ne s’agit pas seulement de la capacité de Lay-Up à avoir un espace pour nos programmes. Il s’agit de gymnases gratuits pour des programmes gratuits. Le but n’est pas de voir des enfants s’inscrire à Lay-Up pour essayer de jouer au basketball et d' apprendre ce sport. C’est que tous les enfants de Toronto qui veulent jouer au basketball puissent y avoir accès sans que le coût ou la distance soit un obstacle. »