Il n’y a que peu de personnes qui utilisent leurs 24 heures dans une journée de manière aussi productive que Paige Crozon.

La tireuse d’élite de 28 ans qui fait partie de l’équipe féminine FIBA 3x3 du Canada arrive à jongler entre sa carrière de joueuse, sa carrière d’entraîneure et son rôle de bénévole tout en étant une mère célibataire d’une fille de quatre ans nommée Poppy. Paige, originaire de Humboldt dans la Saskatchewan, a été récompensée cette année en ayant été nommée dans la classe inaugurale 2023 du programme de bourse aux athlètes de la Fondation SimiSleighs.

« Je suis tellement reconnaissante de faire partie de la classe inaugurale de la Fondation SimiSleighs, » a déclaré Crozon. « Les deux autres athlètes avec qui je suis ont participé deux fois aux Jeux olympiques tandis que l’autre a participé six fois aux Jeux paralympiques. Je suis vraiment reconnaissante de faire partie de cette classe et de travailler avec une organisation si prestigieuse qui cherche à trouver des moyens de soutenir les femmes dans le sport. »

Créée par l’Olympienne Simidele « Simi » Adeagbo qui a participé aux épreuves de skeleton des Jeux olympiques, la mission de SimiSleighs est de bâtir un monde meilleur pour les filles et les femmes grâce au sport. Le programme de bourse aux athlètes a pour but d’habiliter les athlètes femmes olympiques et paralympiques ainsi que les espoirs autour du monde grâce à un programme d’un an conçu pour soutenir le développement personnel et professionnel. En plus du développement et du soutien, les récipiendaires recevront également jusqu’à 10 000 $ en aide financière afin de couvrir les dépenses liées à l’entraînement pour représenter leur pays aux prochains Jeux olympiques et paralympiques.

Crozon a été sélectionnée parmi plus de 350 candidates et fait partie d’une des trois récipiendaires du programme de bourse de cette année, aux côtés de la coureuse paralympique américaine en fauteuil roulant Tatyana McFadden et la pentahlète olympique égyptienne Haydy Adel Morsy. Grâce à cette sélection, Crozon sera aidée sur et en dehors du terrain alors qu’elle continue à travailler pour aider le Canada à qualifier l’équipe féminine de 3x3 aux Jeux olympiques de Paris 2024.

La route vers les Jeux olympiques va commencer par la Coupe du monde féminine FIBA 3x3 qui aura lieu du 30 mai au 4 juin à Rathausplatz à Vienne.

Quand Crozon n’est pas entraîneure assistante pour l’équipe féminine de basketball de l’Université de Lethbridge ou gestionnaire d’équipe de la ligue de basketball autochtone « Living Skies », elle domine avec l’équipe féminine de 3x3 du Canada depuis sa création en 2019. Le Canada a remporté le titre des séries féminines 2022 la saison dernière, et a également remporté l’AmeriCup FIBA. Crozon est actuellement classée au 3ème rang mondial. Après avoir remporté la médaille d’argent lors de la Coupe du monde de l’année dernière, elle aimerait ajouter une médaille d’or à sa collection.

« L’année dernière a été incroyable, » a déclaré Crozon. « Nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre. C’était notre première participation à une Coupe du monde, donc nous n’avions pas vraiment d’attentes pour cette Coupe du monde l’année dernière puisque c’était nouveau pour nous toutes. »

« Grâce à nos excellents résultats de l'année dernière, nous avons réussi à avoir plus de ressources pour nous aider dans notre préparation pour la saison à venir, » a continué Crozon. « Grâce à ces ressources supplémentaires, nous avons pu être mises en relation avec l’Institut Canadian du Sport et nous avons plus d’accès à des kinés et à des psychologues en sport. Nous avons plus de ressources. »

Crozon et ses coéquipières Kacie Bosch, Michelle Plouffe et Katherine Plouffe ont effectué un mini camp d’entraînement à Toronto le weekend dernier dans le cadre de leur préparation à la Coupe du monde. Elles ont joué au OVO Athletic Centre, le centre d’entraînement des Raptors de Toronto.

« C’était tellement bien de venir à Toronto en groupe et d’avoir le soutien de la communauté de Toronto pour venir et jouer contre nous, » a dit Crozon. « Nous avons joué contre quatre équipes différentes de la communauté tout au long du weekend. Nous avons beaucoup apprécié leur aide dans le cadre de notre préparation à la Coupe du monde. Nous avons joué contre de très bonnes équipes là-bas. Toronto est vraiment une expérience unique, on ressent l’énergie et l’engouement pour le basket. Nous avons adoré jouer au OVO Centre. »

Les ressources supplémentaires de l’Institut Canadien du Sport, ainsi que le soutien du programme de bourse aux athlètes qu’a reçu Crozon, ont déjà eu un gros impact sur son entraînement. Quand l’équipe est allée à Toronto, Crozon a pu emmener sa fille avec elle.

« En tant que mère, avoir ce type de soutien va rendre ma carrière un peu plus facile, » a dit Crozon. « Je me sens mieux préparée physiquement avant le début de la saison, ainsi que mentalement. J’ai eu plus d’opportunités de me reposer avant de débuter cette Coupe du monde et la saison de 3x3. Nous pratiquons toutes ce sport à cette étape de notre carrière parce nous sommes vraiment passionnées et nous prenons énormément de plaisir à jouer ensemble, et je pense qu’on le voit sur le terrain. Donc, alors que nous nous préparons pour la Coupe du monde de cette année, nous allons simplement nous concentrer sur les choses que nous pouvons contrôler et nous allons continuer à jouer avec l’énergie et la joie qui nous ont permises de réussir jusqu’à maintenant. »

Même si la fille de Crozon n’a que quatre ans, elle est toujours présente dans la salle où elle « s’entraîne » aux côtés de sa mère pour les séries féminines 3x3 de cette année. Crozon enregistre régulièrement leurs séances sur son Instagram où Poppy est déjà une vedette.

Dans les rangs de l’équipe de 3x3 du Canada à Toronto, on a pu voir la légende de Canada Basketball et trois fois olympienne Kim Gaucher jouer avec l’équipe.

« C’est super de l’avoir eu dans notre équipe, » a dit Crozon. « Elle a joué trois fois aux Jeux olympiques ! Elle a fait partie de l’équipe nationale senior féminine depuis tellement de temps, donc c’était super d’avoir pu bénéficier de ses conseils. Elle a été une ressource précieuse pour moi. Avant, j’essayais de me faire discrète et j’essayais de trouver comment loger et voyager avec Poppy quand je n’étais pas là et quand je jouais et elle m’a tellement aidé, notamment en me rappelant que ce n’était pas grave de demander du soutien, de demander de l’aide. Dire qu’on veut réussir en tant que mère et réaliser que c’est important nécessite d’être forte et vulnérable. »

Être entraîneure, s’entraîner, être volontaire, étudier (Crozon vient de terminer son Master of Business Administration), et s’occuper de Poppy est quelque chose de difficile. Crozon évoque toujours rapidement le système de soutien dont elle et Poppy disposent en dehors du terrain.

« Je fais partie de beaucoup d’organisations mais je ne fais pas ça toute seule, » a-t-elle dit. « Il y a toujours un système derrière, et je ne suis qu’une des personnes qui contribue au succès de ce système. Je pense que toutes les compétences que j’ai apprises en sport m’ont vraiment aidé, et dans ma vie personnelle, en tant que mère célibataire. Mais ce dont je suis la plus fière c’est du soutien de toutes ces femmes fortes qui ont reconnu que ce que je fais est important et qui m’ont aidé. »

Crozon remercie sa mère et sa soeur pour l’aider à s’occuper de Poppy quand elle est en déplacement ou quand elle joue avec l’équipe de 3x3, mais à chaque fois qu’elle le peut, Poppy est là sur le côté pour soutenir l’équipe et on peut même la voir parfois lors des temps-morts pour donner ses propres mots d’encouragements.

« Je pense qu’il est important qu’elle voit ces modèles, » a déclaré Crozon. « Elle adore tellement Kacie Bosch et Kacie et elle font toujours des exercices ensemble quand on est à la salle. »

Bien que cela soit important que Poppy soit au contact de modèles féminins dans le sport, Crozon veut aussi montrer aux jeunes femmes athlètes qu’elles ne sont pas obligées de choisir entre le sport dont elles sont passionnées et les autres choses qu’elles veulent avoir dans leur vie.

« Je pense que c’est important quand j’entraîne des équipes de jeunes et quand je participe à des programmes pour jeunes. On me voit avec ma fille, on me voit gérer ma carrière, » a déclaré Crozon. « On voit aussi le côté humain dans tout ça. On me voit avec des cheerios dans les cheveux, ou parfois je dois aller m’occuper de Poppy, et on voit que ma famille est ma priorité, même quand je travaille.

Je pense que c’est important que les jeunes femmes voient une représentation des femmes qui ont une famille, mais aussi que cela les amènent à faire ce qui les rendent heureuses. »

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