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Canada basketball

Patrick & Tamara Tatham : enseigner plus que la théorie du jeu

U16 Hommes

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9/2/2022

Pour Patrick et Tamara Tatham, le secret de leur succès sur et en dehors du terrain est de vivre possession après possession.

Patrick entraîne l’équipe masculine de basketball des Marauders de McMaster depuis 2017 alors que sa petite sœur Tamara débute sa deuxième saison à la tête du programme féminin de l’Université de Toronto. Tous les deux ont eu une carrière d’athlète réussie et transmettent leur héritage en tant qu’entraîneurs.

Les parents Pauline et Roy Tatham ont appris à leurs enfants les valeurs de la patience et de l’éthique de travail persistant dès leur plus jeune âge, un message que Patrick et Tamara transmettent maintenant à leurs joueurs.

« La seule chose que je demande à mes athlètes étudiants, c’est d’être prêts à saisir leur opportunité, » a dit Patrick. « Avant d’avoir une opportunité sur le terrain ou en dehors du terrain, dans la vie, il est crucial d’être prêt. Si vous faîtes preuve de constance avant que l’opportunité ne se présente, vous serez encore plus prêt quand le temps viendra. »

Cette leçon est la devise que les trois enfants Tatham – Patrick, Tamara, et leur petite sœur Alisha ont adoptée pendant leur carrière en basketball.

Patrick est devenu entraîneur à Stoneridge Preparatory School en Californie, avant de passer cinq saisons en tant qu’entraîneur adjoint principal sous la direction de Roy Rana à l’Université de Ryerson. Le natif de Brampton en Ontario a observé, appris, et travaillé sans relâche avant d’avoir eu l’approbation pour devenir entraîneur-chef par intérim quand Rana est parti en année sabbatique en 2015.

(Photo: Alex D'Addese/Ram Athletics)

(Photo : Alex D'Addese/Ram Athletics)

Pendant la première année de Tatham à la tête des Rams, son équipe a fini tout en haut du classement et elle a remporté le premier titre provincial de l’école après avoir battu les Ravens de Carleton, les champions en titre qui ont remporté cinq titres nationaux. Tatham a remporté le prix d’Entraîneur de l’Année de la conférence OUA et il est devenu le premier leader des Rams à gagner le prix d’entraîneur de l’année au niveau national.

Les habitudes constantes et l’apprentissage constant ont préparé Tatham pour ce moment. Et pas en seulement six ans en tant qu’entraîneur adjoint, mais après des décennies à étudier le jeu, depuis le moment où il coachait ses petites sœurs, Tamara et Alisha, devant la porte du garage.

Les frère et sœurs avaient tous une passion pour le sport et filmaient les matchs des autres avec une caméra que leur père leur avait achetée, pour qu’ils puissent regarder les vidéos plus tard dans leur sous-sol.

« Nous avons toujours été proches, mais le sport nous a encore plus rapproché, » a dit Tamara.

Non seulement ils étudiaient le jeu de chacun, mais le trio a aussi des souvenirs inoubliables des matchs entre Michael Jordan et Patrick Ewing dans les années 90. Regarder l’athlétisme à la télé pendant les Jeux olympiques d’été était aussi un événement familial pour les Tatham, qui ont des origines jamaïcaines. Tamara a même pratiqué l’athlétisme jusqu’à ce qu’elle ne commence à jouer au basket à l’âge de 13 ans.

Bien qu’elle ait commencé à jouer au basket un peu plus tard que certaines de ses coéquipières de l’époque. Tamara a rejoint l’équipe nationale senior féminine du Canada lors d’un camp de détection en 2007, juste après une carrière universitaire de quatre ans réussie à l’Université du Massachusetts. Elle a joué aux côtés de sa sœur Alisha à l’université et la paire a représenté le Canada ensemble lors des Jeux olympiques de Londres 2012. Tamara a également remporté la médaille d’or avec Équipe Canada lors des Jeux Panaméricains 2015 à Toronto avant de porter une nouvelle fois le chandail de l’équipe nationale lors des Jeux olympiques d’été de Rio 2016.

« Je crois que la passion et l’esprit de compétition que j’avais quand j’étais une jeune fille m’ont permis d’avoir une carrière de joueuse de basketball à succès, » a dit la native de Brampton en Ontario. « Je suis la cadette. Moi et ma sœur ne battions jamais mon frère et je ne battais jamais mon frère et je ne laissais pas ma sœur me battre. Cette dynamique de jouer tous les trois quand on était petits a développé mon esprit de compétition. »

Sur et en dehors du terrain, le trio se soutenait beaucoup et est resté la tête sur les épaules malgré leur succès. Leur objectif numéro un était de continuer à pratiquer le sport qu’ils aimaient tout en faisant des études universitaires.

« Nous ne pensions qu’au jour le jour, nous ne pensions pas à long terme, » a dit Tamara. « Je n’avais jamais imaginé devenir une olympienne, je ne savais pas du tout que j’allais jouer avec l’équipe nationale. Quand j’étais petite, mon rêve était juste de continuer à jouer et de m’amuser. Puis je suis allée à l’université, c’est à ce moment-là que j’ai commencé à rêver à jouer au niveau supérieur. »

Les trois enfants Tatham ont été recrutés en NCAA et ont bénéficié d’une bourse. Ils ont tous les trois joué au niveau professionnel à l’étranger. Avec cet état d’esprit de prendre la vie possession après possession, ce n’est que lorsque Patrick et Tamara ont officiellement pris leur retraite de joueur que devenir entraîneur est devenu quelque chose de sérieux pour eux.

Même si le diplômé de Cleveland State était focalisé sur l’objectif de devenir un joueur de basket professionnel quand il était plus jeune, Patrick se souvient d’une paire d’anciens entraîneurs des Raptors de Toronto dont leur présence était vitale pour l'inspirer à poursuivre ce rêve d’entraîneur.

« Je me souviens très bien que deux individus m’ont montré que j’avais le potentiel de devenir entraîneur à un très haut niveau un jour, c’était Lenny Wilkens et Butch Carter, » a dit Tatham. « Deux entraîneurs noirs en NBA à ce moment-là, qui étaient entraîneurs ici à Toronto quand j’étais encore au secondaire, c’est sûr que c’est resté dans un coin de ma tête. »

Tout au long de leur parcours en basketball, les deux entraîneurs OUA ont mis l’accent sur l’importance de la représentation.

Tamara a grandi avec comme idoles Cynthia Cooper et Lisa Leslie en WNBA. La ligue a été fondée en 1996 quand elle était encore à l’école. Celle qui a participé deux fois aux Jeux olympiques se souvient parfaitement combien il était important pour elle, en tant que jeune fille, de voir des femmes jouer au basketball au niveau professionnel.

Patrick et Tamara sont eux-mêmes devenus des modèles que les jeunes athlètes noirs admirent. En 2016, Patrick est devenu le premier individu noir à remporter le Trophée Stuart W. Aberdeen Memorial (Entraîneur de l’Année CIS). Tamara était une entraîneuse mentore avec les Raptors 905 pendant la saison 2018, devenant la première Canadienne et la première Canadienne noir à entraîner une équipe masculine de basketball professionnel.

« Il va y avoir beaucoup de femmes noires qui vont suivre mon parcours et qui vont faire exactement la même chose, » a dit Tatham. « C’est ce qui est inspirant, de voir que je peux inspirer beaucoup de jeunes filles noires. Cela veut dire beaucoup pour moi, parce que beaucoup de ces jeunes filles, si elles ne voient pas ça, elles ne savent pas qu’elles peuvent le faire. »

Le mentorat et donner des opportunités sont tout aussi importants que la représentation. Patrick et Tamara reconnaissent tous les deux le travail de Lee Anna Osei, une collègue et amie qui a créé l’association des entraîneurs canadiens noirs. Osei est l’entraîneuse-cheffe de l’équipe féminine de basketball de St. Francis Xavier University et elle a créé une plateforme où les entraîneurs noirs peuvent publier des nouvelles, des opportunités d’emploi et se connecter grâce aux expériences qu’ils partagent.

Même si leur héritage d’entraîneurs ne fait que commencer, Patrick et Tamara espèrent inspirer les jeunes athlètes d’une façon qui va bien au-delà du terrain de jeu.

« Pour moi, c’est entraîner pour le cœur ou entraîner de vrais athlètes, pas la théorie du jeu, » a dit Patrick. « Je rêve d’entraîner notre équipe nationale un jour. Mais ma foi est très forte et je vais tout simplement attendre patiemment de voir ce qui va arriver. Pour l’instant, j’aime ce que je fais avec nos équipes jeunes et avec mon équipe masculine de basket à McMaster. »

(Photo : Université de Toronto Varsity Blues)

« Pour ce qui est de mon avenir en tant qu’entraîneuse, je veux faire les choses étape par étape. Je veux voir ce que je peux faire et ce que je peux créer pour l’Université de Toronto, » a dit Tamara. « Je fais ça pour de voir nos athlètes s’épanouir, pas seulement sur le terrain de basket mais aussi en dehors du terrain. Je veux que mes joueuses deviennent des jeunes femmes qui se responsabilisent et qui peuvent mener dans n’importe quel domaine de leur vie après l’université. »

Patrick et Tamara ont tous les deux eu une carrière de joueur et de joueuse à succès qui leur a permis de voyager autour du monde. Leur carrière d’entraîneur et d’entraîneure vont certainement suivre le même chemin, mais ils vont faire ça possession après possession.