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Canada basketball

Shay Colley : profiter de chaque moment, de East Preston à la scène internationale

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8/3/2021

Shay Colley pense souvent à ses racines. Qu’elle joue à l’étranger avec Équipe Canada ou bien qu’elle passe la majeure partie de l’année 2020 chez elle avec sa famille, la garde de 25 ans n’oublie jamais d’où elle vient, ni le début de son parcours de joueuse de basketball.

Originaire d’East Preston en Nouvelle-Écosse, Colley a grandi dans une petite communauté où le basketball était le sport, le passe-temps et le loisir le plus populaire. Elle se souvient que son père l’amenait à la salle de sport. Ce sont durant ces journées à le suivre avec un ballon de basket que son amour pour ce sport a débuté.  

Même si la famille a ensuite déménagé à Toronto, c’était la cousine de Colley, Justine, qui a fait découvrir l’Équipe Nationale Senior Féminine à Shay ainsi que la possibilité de jouer pour Canada Basketball. Justine, une des meilleures marqueuses de son équipe pendant sa carrière à St Mary’s University à Halifax en Nouvelle-Écosse, a joué pour le Canada, lançant donc le parcours de joueuse de basketball de Shay.

« Voir Justine jouer pour Équipe Canada m’a fait réaliser, ‘Oh regarde, ma cousine joue pour Équipe Canada, » a-t-elle dit. « Je veux suivre ses traces. Je veux aussi faire ce qu’elle fait. »

En route pour jouer pour l’Équipe Nationale Senior Féminine, Colley a joué pour Canada Basketball pour la première fois quand elle a joué pour Équipe Ontario. Après ça, c’était avec l’équipe cadette, entraîné par l’actuelle entraîneuse adjointe de l’Équipe Nationale Senior Féminine Carly Clarke. Ensuite, elle est passée par l’équipe de développement avant de rejoindre l’Équipe Nationale Senior Féminine.

« J’ai passé toutes les étapes du programme d’Équipe Canada pour finalement rejoindre le niveau élite, » a dit Colley en riant. « C’était une vraie chance parce que ça m’a aidé à progresser dans mon jeu et ça m’a aussi donné de la visibilité, ce qui m’a aidé à avoir une bourse pour aller à l’université. »

À part sa cousine Justine, Colley dit que Kobe Bryant et Maya Moore étaient ses joueurs préférés à voir jouer.

« J’étais fan de Kobe quand j’étais petite, » a dit Colley. « Mon père était un très grand partisan de Kobe. Et puis du côté féminin, j’adoré Maya Moore. Que ce soit à UConn puis ensuite au Minnesota, j’adoré son jeu et ses capacités physiques, la façon dont elle jouait. »

Concernant ses plus grandes influences dans la vie, Colley n’a pas besoin de réfléchir longtemps avant de mentionner sa tante bien aimée Shyla.

« En général, ma tante Shyla est mon inspiration pour tout ce que je fais, » a dit Colley. « Peu importe ce que c’est, sans elle, rien n’aurait été possible. D’une certaine façon, elle est ma raison. »

La tante de Colley vit en Ontario et les deux femmes sont extrêmement proches. Même si cette pandémie a été difficile pour tellement de personnes pour beaucoup de raisons, Colley était déterminée à trouver quelque chose de positif sur laquelle se concentrer l’année dernière.

« Je peux dire que j’ai eu la chance d’avoir passé beaucoup de temps avec ma famille parce que j’étais souvent absente ces dernières années, » a-t-elle dit. « Je suis très contente d’avoir pu passer plus de temps avec eux. »

Même si Colley a savouré le temps passé avec ses proches, elle admet que changer sa routine habituelle a été très dure. Alors que les gyms sont fermées et que sa propre carrière de joueuse de basketball est en pause pour l’instant, elle a beaucoup pensé ce qui allait se passer pour la suite.

« En ce qui concerne l’entraînement et être juste active, c’était vraiment un défi mentalement et physiquement, » a dit Colley. « Vous savez, les gyms ne sont pas ouvertes, je n’ai pas de routine normale. Je doutais mentalement et je me demandais, ‘Que font les autres personnes dans les quatre coins du monde ? Comment est-ce que les gens s’entraînent ? Que font-ils ? Ils s’entraînent sûrement maintenant.’ »

Colley dit merci à Bryce Tully, l’entraîneur en performance mentale de Canada Basketball, pour l’avoir aidé à ne plus avoir ces pensées ainsi que pour avoir pris des nouvelles de l’Équipe Nationale Senior Féminine du Canada régulièrement pendant la pandémie.

« Il a fait un travail incroyable, et est resté en contact avec nous toutes, » a-t-elle dit. « Si nous avions besoin de lui parler de nos inquiétudes, de nos questions, n’importe quoi pour nous aider avec notre santé mentale, il est là. J’apprécie le fait que Canada Basketball ait mis Bryce à notre disposition. En ce qui me concerne, je lis plus, et ça m’aide. J’ai aussi fait des coloriages et des puzzles pendant cette période, et j’ai aussi fait en sorte de profiter de chaque instant, au lieu de me focaliser sur ce que je ne pouvais pas faire. »

Colley a aussi raconté qu’elle partait en balade en pensant à la joie que lui a apporté ce temps supplémentaire passé avec sa famille. Même si la famille habite à Toronto depuis un certain temps maintenant, ses loisirs en dehors du terrain reflètent ses origines en Nouvelle-Écosse. Elle aime passer du temps dehors pour pratiquer toute sorte d’activité physique en extérieur, notamment la pêche et le VTT.

Pour quelqu’un qui est très proche de sa famille, sa proximité avec l’Équipe Nationale Senior Féminine n’est pas quelque chose que Colley prend pour acquis.

Pouvoir représenter son pays est un honneur pour Colley qui raconte que parfois, elle regarde autour d’elle et est surprise de partager le terrain avec les mêmes joueuses qu’elle admirait quand elle était petite.

« C’est un honneur et une chance, » a dit Colley. « Quand j’étais petite, je regardais toujours jouer ma cousine, puis Kim Smith [aujourd’hui Gaucher], et maintenant que je joue avec Kim sur le parquet, je trouve ça incroyable et je suis très reconnaissante d’avoir eu cette opportunité. »

Pour Colley, avoir remporté la médaille d’or de l’AmeriCup Féminin FIBA 2017 en Argentine avec Équipe Canada est sûrement le moment fort de sa carrière de joueuse. En dehors du terrain, elle se souvient d’une visite sur un camp de base de l’armée à Edmonton, où l’équipe s’était rassemblée pour un camp d’entraînement.

Colley appelle ses coéquipières de Canada Basketball ainsi que les membres du personnel d’entraînement. Malgré la distance qui existe quand l’équipe est dispersée dans les quatre coins du monde à jouer pour diverses équipes, ainsi que pendant la pandémie de l’année dernière, les joueuses trouvent toujours des moyens de rester en contact régulièrement.

« Nous avons un groupe de conversation en ligne et nous restons connectées en prenant des nouvelles, pas forcément sur le basketball, » dit-elle. « On fait des selfies d’anniversaire, on se souhaite toutes un joyeux anniversaire, ou on demande par exemple, ‘Avez-vous vu ce film ?’ »

Pour Colley, cette proximité est en partie due à la culture de Canada Basketball. Qu’une joueuse débute sa première saison ou sa quinzième, il y a une appréciation immédiate et constante, pas seulement pour l’opportunité mais aussi pour celles qui ont jeté les bases.

« Nous sommes arrivées là, pas seulement grâce à nous mais aussi à cause des choses que les personnes qui nous ont précédées ont dû traverser pour nous permettre d’être ici, » a expliqué Colley. « Donc nous voulons être reconnaissante de leur dévouement, de leur travail acharné, de leur détermination et de leur éthique de travail qui nous ont permis d’avoir ces opportunités et d’être qui nous sommes aujourd’hui. C’est un programme incroyable. »

Depuis qu’elle a rejoint le programme, Colley a constaté la popularité grandissante de ce sport au Canada. Pour elle, le titre de champion NBA remporté par les Raptors de Toronto en 2019 a aidé à développer le basketball dans le pays, ainsi que les joueuses et les joueurs canadiens qui représentent le Canada en NCAA puis en NBA ou en WNBA.

Lorsqu’on rappelle à Colley qu’elle est une des joueuses qui a aidé à faire développer le basketball et à inspirer la jeunesse d’aujourd’hui, elle dit simplement qu’elle est reconnaissante.

« Honnêtement, je viens de loin, » dit-elle. « La Nouvelle-Écosse est une petite province. Je viens d’une petite communauté. Passer d’une femme ayant grandi dans une petite communauté à pouvoir utiliser ma plateforme au-delà du sport est une grande bénédiction. Et je remercie les personnes qui sont arrivées avant moi, qui m’ont aidé à être une meilleure personne pour inspirer la prochaine génération à venir. »

Colley débute sa cinquième année avec l’Équipe Senior Nationale Féminine. D’une certaine façon, elle ressent la même excitation que lors du premier jour à chaque fois qu’elle met son maillot d’Équipe Canada.

« C’est un sentiment incroyable, » raconte Colley. « Encore aujourd’hui, j’ai dû mal à réaliser que je joue aux côtés de Kim [Gaucher] parce que j’étais cette petite fille qui la regardais aux Jeux olympiques de 2012. Je me dis, ‘Oh, je suis ici et je joue avec elle.’ Honnêtement, c’est une bénédiction. »