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Canada basketball

SYLVIA SWEENEY : LA PREMIÈRE DAME DU BASKETBALL CANADIEN

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23/2/2021

La première dame du basketball canadien est un nom qui sonne bien, et qui d’autre que Sylvia Sweeney pour le porter.

Au fil des années, le Canada a vu beaucoup de talents sur le parquet mais rares sont ceux qui ont eu la carrière ou l’impact de Sweeney.

Née à Montréal au Québec, Sweeney a compris qu’elle avait les qualités pour jouer au haut niveau dès son plus jeune âge. Elle qui adorait regarder sa sœur jouer au basket, elle s'est ensuite retrouvée elle-même sur le terrain. Sweeney a reconnu très tôt qu’elle avait du talent et cela s’est transformé en opportunité.

Lorsqu’elle était adolescente, Sweeney se baladait à vélo dans son quartier de Montréal, cherchant à battre des garçons peu méfiants en un contre un. Elle commençait d’abord par les observer et ensuite demander si elle pouvait jouer avec eux. La plupart disait non, donc Sweeney les mettait au défi — si elle réussissait à battre l’un des garçons, alors ils devaient la laisser jouer. Mais ça ne s’arrêtait pas là, Sweeney augmentait les enjeux en pariant 25 centimes, qui finissaient à la fin dans sa poche.

“Je regardais jouer les garçons et déterminais qui était le pire,” a dit Sweeney à Maclean's en 2014. “Ensuite, je les mettais au défi de jouer contre moi face à tous ses amis. Ils me disaient : ‘Tu ne peux pas me battre, tu es une fille,’ et je répondais : ‘Je te parie 25 centimes que je peux te battre.’ Je n’avais pas de pièces dans mes poches mais je savais que je pouvais les battre.”

Les victoires de Sweeney dans les parcs locaux ont débuté sa carrière de joueuse de basket. Elle a intégré l’équipe provinciale et est devenue par la suite membre de l’Équipe Nationale Canadienne lors des Jeux olympiques de 1976 dans sa ville natale de Montréal où le basketball féminin a fait ses débuts aux Jeux olympiques.

Jouant aux côtés de Carol Turney et de Beverley Bland, Sweeney a affiché une moyenne de 9,2 points et 6,6 rebonds par match, ainsi qu’une adresse de 52,2 pour cent aux tirs lors du premier des deux tournois olympiques auxquels elle a participé. Trois ans plus tard, Sweeney a été désignée capitaine de l’équipe, une responsabilité qu’elle a eu pendant cinq ans.

Son capitanat a commencé en 1979 et c’était lors des Championnats du Monde de cette année-là que Sweeney a montré qu’elle faisait partie des meilleures joueuses au monde. Sweeney a aidé le Canada à remporter la médaille de bronze — soit la première médaille de l’équipe féminine canadienne à des Championnats du Monde — affichant une moyenne de 20,4 points, soit la meilleure moyenne de l’équipe et la deuxième moyenne du tournoi. Sweeney a également été élue MVP du tournoi.

À cause du boycott du Canada lors des Jeux olympiques d’été de 1980 à Moscou, Sweeney a dû attendre huit années supplémentaires avant de pouvoir rejouer au plus haut niveau. Mais lorsqu’elle en a eu l’opportunité, Sweeney n’a pas déçu, et a aidé l’une des équipes canadiennes les plus talentueuses à atteindre la quatrième place lors des Jeux olympiques de 1984 à Los Angeles. Cela reste à ce jour le meilleur résultat du Canada aux Jeux olympiques. Mais les Jeux de 1984 étaient aussi la dernière fois que Sweeney a pu représenter le pays lors d’une compétition majeure.

Sweeney a été introduite au Temple de la Renommée du Basketball Canadien en 1994 puis au Temple de la Renommée olympique du Canada en 1996.

Sweeney est reconnue pour la charge qu’elle a eue à porter en tant que pionnière du basketball mais aussi pour les portes qu’elle a ouvertes aux Canadiens noirs sur et en dehors du terrain, et cela ne sera pas oublié.  

Non seulement Sweeney était l’une des premières joueuses noires de l’Équipe Nationale Féminine, mais plus tard elle est aussi devenue l’une des premières femmes noires à CBC et ensuite du programme W-Five de CTV. Elle a produit des documentaires primés et elle a créé sa propre entreprise. Elle a créé Art Games qui est une célébration des meilleurs artistes du monde dans cinq différentes formes artistiques : l’art médiatique, la littérature, les arts visuels, la danse et la musique.

Ses expériences en basketball et sa longue liste de distinction en dehors du terrain sont une inspiration pour beaucoup de Canadiens noirs à travers le pays.‍

"Il y a beaucoup de références à, vous savez, être debout sur les épaules de ceux qui étaient là avant et si on n’apprend pas du passé alors on est condamné à répéter nos erreurs," a dit Sweeney récemment à Savanna Hamilton de Raptors.com. "Et après toutes ces décennies, on a constaté les différentes phases des problèmes racistes qui n’ont pas vraiment changé et ce que j’essaie de dire c’est qu’il faut construire des ponts pour mieux comprendre.

"La plupart des gens ne sont pas intrinsèquement racistes, ils sont ignorants de l’autre. C’est là que l’éducation doit jouer son rôle."

Que ce soit mettre la barre haute sur le terrain pour les autres Canadiennes qui arrivent, ou bien tracer un nouveau chemin en dehors du parquet grâce à ses nombreuses initiatives dans les médias, Sweeney continue de franchir les obstacles.

Première dame du basketball canadien ou pionnière médiatique, le nom de Sylvia Sweeney est synonyme d’excellence.

Avec l’autorisation du Comité Olympique Canadien.